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22 novembre 2012 4 22 /11 /novembre /2012 09:04

les2Diderot

 

La rumeur courait depuis longtemps : le Diderot du Louvre peint par Fragonard en 1769 (à gauche) et que reprennait le Lagarde et Michard n´était pas Diderot mais un faux. Le doute n´est plus permis : le Fragonard s´appellera désormais Figure de fantaisie autrefois identifiée à tort comme étant Denis Diderot. Foi d´experts attachés au Louvre. Quant au vrai, terne et sans vie, c´est à un certain Van Loo qu´il est dû (1767 / à droite). Ce qui est en cause ? La couleur des yeux : bruns chez le vrai, bleus chez le faux. Il semblait pourtant que le faux était lui tout craché tant le faux était ressemblant avec l´idée qu´on se faisait de lui. Au vrai, le faux est plus vrai que le vrai quand celui qui affirme le fait avec talent. C´est dire que c´est le faux qui restera le vrai ; car c´est de ce portrait imaginaire qu´émane ce qui ne peut n´être que lui : intelligence et pétillement.

 

Liens :

 - L´escarpolette de Fragonard

   - Du même Fragonard : Le joueur de flûte

 

À gauche : le faux Diderot de Fragonard (1769) ; à droite : le vrai de Van Loo (1767)


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20 novembre 2012 2 20 /11 /novembre /2012 09:38

Bilde0548

 

Dans sa salle d´attente ce visage terreux et sans yeux qui sourit m´accueille toujours aussi calmement, les lèvres légèrement entrouvertes, main et poing bénitier. Mémoire douloureuse, mémoire impossible : le passé est perdu. Que me veux-tu ô clown dérisoire ? Comment comprendre au-delà du passé et des souvenirs qui reviennent, le monde dépassé pour survivre aujourd´hui ? Ma chambre est bien loin sous le ciel de Paris. Entre ma chambre d´hier et celle d´aujourd´hui, rien ne va plus. Le souvenir est un pont, entre passé et présent, mémoire et oubli. Mon père est bien mort. Reste en l´adulte un rêve d´enfant, une unité perdue.

 

Au commencement était la chambre, un père mort en photo, omniprésent et absent, et un petit garçon de désir et refus. Dans ce temps qui revient et s´écoule, ce n´est pas la paix  qui convient, mais le courage de comprendre : le courage d´oublier et de vivre.

À défaut d´autres choses. Il faudra préciser.

 

Liens :

 - Envie de larmes

    - Clown

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16 novembre 2012 5 16 /11 /novembre /2012 12:45

 corbeaux.jpg

Dans le ciel gris du jour

les corbeaux se déchirent

tableau de bataille

 

Liens :

 - Roses et crottin

   - Rigueurs de l´hiver

 

[illustration Vladimir Velickovic Encre sur papier 2009]

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15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 12:35

Bilde0555.jpg

 

 

automne de feu

 

devant ma fenêtre

 

les arbres sans feuilles

 

fredonnent leur joie


 

Liens :

 - L´ocre d´automne

   - Ormes d´automne

 


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14 novembre 2012 3 14 /11 /novembre /2012 10:44

FleursFanees

Et sans qu´on sache pourquoi, un jour, vous frappe le sort.

Au jardin cependant, sans un bruit, plusieurs fleurs.

Non loin, nonchalantes, des mères.

Et tout près, dans le vent, des enfants.

 

Mais que me disent

ces fleurs
et ces mères
et ce vent
quand surgit

cet affront

qui m´empêche à jamais ?
 

Que c´est bien.

 

Et si je me trompais ?

 

Peu importe : je le note.

 

Liens :

 - Profonde blessure

   - La pivoine arbustive

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13 novembre 2012 2 13 /11 /novembre /2012 13:39

augustin

 

 

Petite pensée du jour qui me brusque et tarabuste : " Peut-on prendre sur soi la faute d´autrui ?"

 

 

Liens :

 - Le Liseur de Bernhard Schlink

  - Le liseur et son père

 

[illustation : Saint Augustin]

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12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 13:05

TomasTranströmeR2

Hier soir, dimanche 11 novembre 2012, l´actrice finlandaise de langue suédoise Stina Ekblad, accompagnée du pianiste norvégien Einar Steen-Nøkleberg, a lu dans l´église KampenOslo plusieurs poèmes du Nobel Tomas Tranströmer qu´elle a aussi commentés. tomas-tranströmerr1Choix judicieux, mettant sans emphase la force souvent fulgurante des nombreuses métaphores visuelles du poète, mais aussi sa profonde connaissance de la musique, qui toute sa vie, était pour lui sérénité : d´où les poèmes choisis où Grieg, Haydn et Schubert figurent. Mais il sait que "le grand  affront" et " le coup de hache" - c´est-à-dire le coup du sort - peuvent toujours frapper. C´est donc tout naturellement par le quatrième et avant dernier mouvement du poème Schubertiana de 1978  que la soirée s´est terminée :

 

Tant de choses auxquelles nous devons faire confiance pour parvenir à vivre notre vie quotidienne sans nous enfoncer en terre !

 

Faire confiance aux masses de neige qui s´agrippent à la montagne au-dessus du village. 

 

Faire confiance aux promesses de silence et aux sourires entendus, être persuadé que les télégrammes funestes ne nous concernent pas et que le soudain coup de hache inérieur ne nous frappera pas.

 

Faire confiance aux essieux qui nous portent sur l´autoroute, au milieu d´un essain d´abeilles en acier trois cents fois agrandies.

 

Mais rien de tout cela ne mérite, à vrai dire, notre confiance.

 

Les cinq musiciens nous disent que nous pouvons faire confiance à tout autre chose.

 

À quoi donc ? À autre chose, et ils font un bout de chemin avec nous, vers là-bas.

 

Comme lorsque la lumière s´éteint dans l´escalier et que la main suit - confiante - la rampe aveugle qui se dirige vers le noir. (trad. Jacques Outin)

 

                                                                       * * *

En ouverture de ce merveilleux final fut joué de Schubert le serein Impromptu i Gess dur ci-joint : 

 http://www.youtube.com/watch?v=L6_SbflSwAg

 

Liens :

 - "Comme quand on était enfant" du même Tranströmer

    - Du même Tranströmer : "un costume cousu à notre insu" 

      - Autre joyau du même : "Voûtes romanes"

 

[illustration 1 : Cathédrale de Stockholm ; illustration 2 : Tomas Tranströmer dans son appartement]

 

  

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10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 14:55

bonnard3

 

De Kjartan Hatløy, poète et ami, ce court et plaisant poème extrait de son nouveau recueil drôlement intitulé Poèmes de cuisine (Kjøkkendikt), et qui vient d´obtenir en Norvège le prestigieux Prix Brage 2012 :

 

Dans l´obscurité de décembre fière et tranquille

la machine à moka vient d´être branchée

seule lumière la lampe témoin

qui bourdonne et éclaire

derrière un plastic revêche se devine

long nuage noir une frêle flottille

voguant en silence lentement vers le sud

                                                             (Trad. BOL]

Liens :

 - "Par dessus ma maison" du même Kjartan Hatløy

   - Fausse survie

 

[illustration Pierre Bonnard Table devant la fenêtre 1923]

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9 novembre 2012 5 09 /11 /novembre /2012 12:55

CieldHiver.jpg 

 

 

Dans le ciel de l´hiver

des mouettes passent et viennent

virgules dans l´air

 

 

Liens :

 - Racines du vent

   - Oiseaux

 

[illustration Christine Bodnar Ciel d´hiver]

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8 novembre 2012 4 08 /11 /novembre /2012 09:10

neige_gresilfroid_ventbrouillard.jpg

 

L´automne labyrinthe

cache ses mystères

 

Au ciel les oiseaux

sillonnent leurs chimères

 

À terre le gel

grésille sous les pas


Liens :

 - Quand soleil et grésil accaparent le ciel

  

- En passant


 

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  • : Souvenirs et impressions littéraires (d´un professeur retraité expatrié en Norvège)
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