Souvenirs et impressions littéraires

Après le grand froid des nuits et jours derniers, le redoux par chez moi s´est à nouveau installé. On devrait s´en réjouir tant le soleil affûte en sourire les chandelles de glâce suspendues par les toits. Mais le verglas glissant qui recouvre le sol empêche de vraiment se réjouir tant il contraint le pied à s´agripper fortement. J´ai dû donc rapidement rebrousser mon  chemin. Sans regrets : le bleu ciel éclatant continue à briller. 

[illustration : Photo de Paskal Rainville]

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 - Dégel en janvier

   - oeil éraflé.

En ces jours de solstice d´hiver où des millions de gens sur terre croient que la naissance de Jésus a eu lieu le 24 décembre de l`an zéro, cette petite pensée du jour empruntée à Oscar Wilde : "Le plus vrai dans la vie d´un homme c´est sa légende".

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 - Roman et "vraie vie"

   - Madame Bovary et la Sanseverina

[illustrations 1 et 2 : Christ souriant de Javier (Espagne)]

Hier, dans la fenêtre de ma chambre, alors que je lisais, j´ai pu voir la pleine lune émerger des nuages. Je ne pus continuer tant je fus suffoqué. D´où venait cette phrase qui m´empêchait de lire le livre plus avant ? N´y aurait-il pas en elle un air de déjà vu ? Un vers presqu´inconnu ... moins écrit que rêvé ... Je reposai le livre et me mis à penser ... Volonté de pastiche ou copie inconsciente ? La lune disparut. Je repris donc mon livre et finis mon chapitre. Pourtant reste la phrase surgie à mon insu ...

[illustration : Anna-Eva Bergman Lune voilée ?

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 - Où le vivre se perd

  - Ombres au tableau

Dans les tous derniers jours d´octobre régnait par chez moi à Oslo ce que beaucoup appellent l´été indien (photo du milieu). Fasciné par les tons rouille et ocres alors que je traversais à pied le parc du Château, j´ai pris cet instant en photos. La neige depuis est tombée par deux fois. J´ai refait exprès hier 6 novembre le même chemin. Comment croire, à dix jours d´intervalle, qu´il s´agisse du même lieu ? (photos 1 et 2).

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 - Brume d´automne

 - La vie en retrait

Et de nouveau la Toussaint, un jour gris de novembre. Trois tombes qui attendent et sept noms à fleurir. Des arbres décharnés qui frissonnent au vent et non loin plusieurs pies qui sautillent par saccades. Entre des tombes fleuries de bruyère un couple âgé qui hésite, en vêtements usagés, plutôt amples pour la femme, plutôt serrés pour l´homme, hors de tout cadre social mais non hors du temps. Dans l´air assez doux, quelques gouttes de pluie qui tombent des arbres quand passe, léger,  un souffle de vent. Et non loin, assourdi, le roulement incessant de divers véhicules sur l´asphalte mouillée pour rappeler à chacun la fuite du Temps.

Ah, ces fleurs, ces fleurs d´automne posées là en novembre ! Que persiste en ce jour le souvenir de ce qu´on a manqué ! Et que reviennent en pensée ne serait-ce qu´une heure les absents disparus.

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 - Recueillement

  - Lente avancée

    - Et à nouveau "Demain dès l´aube" 

[illustrations 1 et 2 : cimetière de Haslum]