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23 janvier 2010 6 23 /01 /janvier /2010 11:49
Les intempéries, la neige, le froid ...
Changements
L´actualité, Haïti, la désolation.

Mon ordinateur défaillant,
l´imprimante qui flanche,   Clavier0rdinateur
l´écran à changer.
S´en est trop pour moi.
Je n´arrive plus à suivre le rythme.
Il y a désormais en moi - comme pour Montaigne et Lévi-Strauss - un moi réel qui n´est plus qu´une fraction de mon moi ancien, et un moi virtuel qui projette mais que le moi réel ne peut réaliser.
C´est épuisant

Autre lien :
 - Montaigne en sa vieillesse

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15 décembre 2009 2 15 /12 /décembre /2009 12:29
L´hiver est bien là. La neige va sûrement tenir :
Bilde274.jpg
                      Quel chemin choisir
                   quand même le chat hésite
                      sortant de la brume

Liens :
 -Hiver-ressourcement
  - Robert Walser en promenade 
    - Page tournée ?
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11 décembre 2009 5 11 /12 /décembre /2009 14:01
Vieillesse.jpg
Dans Le "Livre III" de ses Essais, Montaigne aborde plusieurs fois la vieillesse. Je n´exclus pas de relever un jour tous ces passages. Je me contenterai aujourd´hui de ce court extrait prêté, selon Ciceron, à Caton l´Ancien :

"C´est grand simplesse (1), d´alonger et anticiper, comme chacun fait, les incommoditez humaines : J´ayme mieux estre moins long temps vieil, que d´estre vieil, avant que de l´estre".
  Sur des vers de Virgile
, Essais III, V.
(1) sottise.

[illustration : Shel Silverstein]
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9 décembre 2009 3 09 /12 /décembre /2009 12:35
Goethe affirme dans son Voyage en Italie qu´on ne voit réellement que ce qu´on dessine sur un carnet d´esquisses. N´ayant vraiment jamais su dessiner, j´avais toujours avec moi, dans mes voyages lointains ou non, un Rollei 35 pour photographier ce qui attirait mon regard. Je ne voyage plus guère, mais désormais, j´ai constamment à portée de main, un minuscule portable pour prendre en photos ce que les lumières du jour ou de la nuit me révèlent. C´est mon carnet de croquis.

À mon âge, je ne parlerai pas de jeunesse de l´oeil, mais j´ose penser avoir encore l´innocence du regard. Voici donc, à défaut de rendre compte de plusieurs livres que je lis en ce moment, mais que je n´arrive pas à terminer tant ils sont indigents, deux photos de mon jardin qui s´apprête à passer l´hiver :
                                                    
   






L´ocre et le bronze
dans le gris de décembre              
cachent leur peine












Autres liens :
 -Forêt d´ormes en automne
Edvard Munch
 

 - Fruit qui souffre
 de Paul Klee
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7 décembre 2009 1 07 /12 /décembre /2009 08:48

En écrivant avant hier dans le titre de mon billet du 5 décembre "suite et fin", je coyais de bonne foi en avoir terminé avec Christian Bobin et ses ruines du ciel. Mais la citation qui clôt ce billet m´en empêche. Christian Bobin affirme : "les fleurs dans les cimetières, par les cris de leurs couleurs, empêchent le ciel de passer trop vite au-dessus des tombes".

Plus j´y pense et plus je trouve cette réflexion absurde et prétentieuse : les fleurs, même vives, ne peuvent pousser de cri; elles n´empêcheront jamais non plus les nuages de passer, même au-dessus des tombes. Les fleurs coupées que les proches déposent juste après l´inhumation peuvent à la rigueur montrer de l´éclat, notamment quand la dominante est le rouge ou le blanc ; mais ces teintes ne sont en rien des cris, bien au contraire ; elles évoquent plutôt des soupirs, qu´ils soient de souffrance ou de mélancolie, retenus ou non. Et quand un peu plus tard on met en terre quelques plants pour décorer une tombe toute l´année, je vois mal en quoi ces modestes plants pourraient arrêter la marche du ciel et des nuages.

Je dirai donc plutôt, osant contredire Christan Bobin : "Les fleurs dans les cimetières, par la grâce fragile de leurs couleurs, rappellent aux nuages qu´eux aussi ne font que passer".

"J´adjouste mais je ne corrige pas".

Autres liens :
 - La "dorne" de Madeleine
   - Pivoines sur piedouche de Manet
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5 décembre 2009 6 05 /12 /décembre /2009 11:35

J´ai terminé hier, de Christian Bobin, Les ruines du ciel (Gallimard, 2009). J´avoue avoir été déçu. Il n´y a guère de nécessité dans ce livre, fait de maximes personnelles reliées à l´évocation de la destruction de Port-Royal. L´influence de Pascal et de ses Pensées est manifeste. Mais Christian Bobin est loin d´être à sa hauteur. Il passe sans cesse du coq à l´âne. Par décalcomanie avec le grand Pascal, j´oserai affirmer qu´il fait plus souvent l´âne que le coq.

Eclats de vie et flambées de mysticisme, ces fragments égrenés - autres plaisirs minuscules - sont loin d´assécher notre soif. Dans l´un de ces fragments, Bobin "demande à un livre qu´il [lui] donne du courage et ne [le] trompe sur rien". C´est demander un peu trop : le meilleur livre, - comme la plus belle fille du monde -, ne peut donner que ce qu´il a. Reste que sa fascination des nuages et des fleurs des champs ne laisse personne indifférent : "Les fleurs dans les cimetières, par les cris de leurs couleurs, empêchent le ciel de passer trop vite au-dessus des tombes".

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20 novembre 2009 5 20 /11 /novembre /2009 13:21

Lire et relire en même temps Montaigne et Lévi-Strauss, c´est découvrir sans peine ce qui les unit au plus profond : ils savent que les civilisations sont mortelles ;
 
mais  aussi, par rapprochements érudits, vagabondages incessants et comparaisons insolites, que "les hommes ne différent, et même n´existent, que par leurs oeuvres". (Claude Lévi-Stauss : avant dernière phrase de Regarder écouter lire.)

Liens possibles :
 - Claude Lévi-Strauss : ce que penser veut dire

    -Vivre à propos 
       - Lire à mon âge

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17 novembre 2009 2 17 /11 /novembre /2009 15:21


On n´a pas besoin de croire en la transcendance pour rencontrer la grâce. Une violette épanouie peut suffire. Mais en novembre, la grâce fait défaut.



Autre lien : - se concentrer sur le présent
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13 novembre 2009 5 13 /11 /novembre /2009 11:01

Faute de renouvellement la signification de la commémoration dans le monde de l´Armistice du 11 novembre 1918 est de moins en moins comprise. La mort cette année de Lazarre Ponticelli, dernier survivant de la première Guerre Mondiale, aurait pu servir de prétexte pour revivifier cette commémoration. Un travail de mémoire, beaucoup plus qu´un devoir, devrait être une priorité dans les mois ou années à venir. L´hommage aux  seuls victimes de la guerre de 14, associé à un soldat inconnu tombé à Verdun, fût-il Allemand ou Français, ne suffit plus. Les Américains ont montré la voie en étendant la commémoration aux vétérans de guerre. Il faudrait aller plus loin encore : élargir cet hommage aux victimes de toutes les guerres, y compris les civils. Et oeuvrer pour une vieille utopie qui fasse à nouveau rêver : l´instauration de la paix perpétuelle.

Lien possible :
 -Le Songe d´Eichmann et le cauchemar de Kant
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10 novembre 2009 2 10 /11 /novembre /2009 12:57

Il est assez rare de vivre un moment unique de l´Histoire. Il est plus rare encore d´en avoir conscience et de mesurer sa portée au moment même où on le vit. C´est pourtant ce que des millions d´anonymes d´Europe ou d´ailleurs ont vécu avec 20 à 30.000 Allemands de l´Est quand le mur de Berlin est tombé il y a tout juste vingt ans. C´est ce que cherchent à rappeler les milliers d´interviews que la presse et les télévisions du monde entier ont diffusés ces jours derniers.

Angela Merkel, aujourd´hui Chancelière d´une Allemagne réunifiée mais originaire de l´ex-RDA, n´est plus l´anonyme qu´elle était en 1989. Mais son témoignage sur sa journée du 09 novembre 1989 est émouvant car il est sobre et court : elle est simplement descendue dans la rue, à pris une bière à l´Ouest avec quelques amis rencontrés par hasard, puis est rentrée se coucher car, "le lendemain était un jour comme les autres". Mais au réveil, elle savait "que le mur était tombé pour toujours."

J´oserai apporter un petit témoignage, connaissant un peu Berlin et son mur. Je n´étais pas à Berlin mais à Nice, le jour où le mur est tombé. Il n´empêche que j´ai bien fêté sa chute, et ce, avec cent cinquante à deux cents autres professeurs de l´Europe toute entière et du monde, réunis par les instances dirigeantes du Baccalauréat International. L´émotion était tangible, car nous avions tous parfaitement conscience que l´Histoire était à un tournant.
Cette commémoration, vingt ans après, s´est voulue bon enfant, en reconstituant sur le tracé même du vrai mur, - et sur une distance de 1,5 km -, 1.000 dominos que l´ancien ouvrier polonais Lech Walesa, devenu par la suite chef de l´Etat de son  pays, a fait tomber en cascade par une simple poussée de la main. Il est certain que la chute finale du communisme commence par la Pologne. Mais c´est un miracle dû aux politiques qu´ il n´y eût aucun mort. Et plus directement encore,
c´est à Mikhaïl Gorbatchev qu´on le doit, engagé comme il l´ était dans une politique de réformes sans précédents et refusant de plus en plus d´intervenir dans les pays que l´on appelait encore les pays de l´Est. Rétrospectivement, il donne ainsi raison à Alexis de Tocqueville qui, sans dérision, écrivait dans L´Ancien régime et la Révolution : "Le moment le plus dangeureux pour un mauvais gouvernement est d´ordinaire celui où il commence à se réformer". (In Tony Judt Après-guerre. Histoire de l´Europe depuis 1945, Hachette/littératures, 2009, page 685. Traduit de l´anglais par Pierre-Emmanuel Dauzat).

Reste que cette commémoration occulte les 18.000 kilomètres de mur qui se dressent aujourd´hui dans le monde, coupant en deux des villes, des territoires et les peuples ; - et que l´on continue encore à ériger jour après jour. L´absence de Barak Obama à Berlin pour cette commémoration est peut-être due au seul hasard de son calendrier. Mais elle est à mon sens lourde de signification. Il a autre chose à faire que de se joindre pour un soir parmi les nantis et les riches d´une Europe sans souffle gonflée de suffisance. C´est ailleurs que se joue désormais l´avenir de la planète. Il faut cependant espérer une chose : que les murs qui restent partout dans le monde s´effondrent avant la fin de ce XXIe siècle aussi facilement que les 1.000 dominos reconstitués pour ce vingtième anniversaire.
                                                        
                                                              ***
[Illustration noir et blanc : Journal France-soir de l´époque ? (non datée dans mes archives);
Illustration couleurs : Angela Merkel et Mikhaïl Gorbatchev traversant le pont Böserbrücke, ancienne frontière avant 1989 entre l´est et l´ouest de la ville]
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