En rentrant chez moi hier en fin d´après-midi, j´ai vu une biche et son faon traverser la route. Le faon était inquiet; la mère sûre d´elle.
Couple admirablement assorti. J´ignore quand leur couple s´achèvera.
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- Sourires d´hortensia
En rentrant chez moi hier en fin d´après-midi, j´ai vu une biche et son faon traverser la route. Le faon était inquiet; la mère sûre d´elle.
Couple admirablement assorti. J´ignore quand leur couple s´achèvera.
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- Sourires d´hortensia
Dimanche après-midi, une semaine après le 15 août.
Réveillé par les rires et la voix de mon voisin jouant avec son petit garçon de deux ans et demi, je me suis faufilé sans bruit pour les voir jouer et les admirer, enlacés sur leur terrasse. J´en ai profité pour me faufiler dans mon jardin et cueillir deux ou trois framboises sauvages; - ainsi que quatre ou cinq myrtilles d´un plant que j´ai planté il y a un peu plus de trois ans. Quel délice !
Pendant ces quelques minutes, je n´ai pensé à rien, sinon goûter le temps présent.
Que vaut cette pensée ?
Jean-Louis Kuffer signale dans son blog Les Carnets de JLK que Philippe Jaccottet recevra aujourd´hui 13 mai 2010 le Grand Prix Schiller, qui est l´une des plus grandes dictinctions littéraires de Suisse. Son billet , - autant consacré au poète lui-même qu´à son épouse Anne-Marie, artiste peintre -, est admirable. Il signale, par la même occasion, la parution prochaine aux éditions La Dogana d´un ouvrage intitué Le Combat intégral ; et, pour 2011, dans la prestigieuse collection de La Pléiade, l´essentiel de son oeuvre. Je me réjouis par avance de posséder et lire bientôt ces deux ouvrages.
Le traducteur qu´est Philippe Jaccottet est immense, s´attaquant tout aussi bien à Homère, Rainer Maria Rilke qu´à Musil. Le poète l´est autant. L´attention à la présence des choses, à la nature, et à la lumière de certains lieux, notamment Grignan dans la Drôme, - où il habite depuis 1953 avec sa femme -, sont essentielles à sa poésie ; comme cela l´était déjà pour les maîtres japonais du haïku, plus soucieux de "saisir au passage une lumière dans l´impermanence" que de retenir une scorie de la rumeur du siècle. Il sait aussi ce qu´est le poids de la vieillesse ; mais plutôt que de ressasser sans cesse le passé, il préfère porter le regard sur ce qui "chantonne" encore ; en voici un exemple, extrait de Ce peu de bruits que j´ai relu ce matin pour célébrer cet auteur que les siens honoreront aujourd´hui du Grand Prix Schiller :
"Quand l´esprit s´égare, en souffre-t-il ? Seulement, sans doute, quand il sort de l´égarement pour en prendre conscience. Le vieil homme amaigri, mais encore debout, qui si souvent se croit ailleurs qu´il n´est, revit d´anciennes scènes de sa vie ou en invente de nouvelles ; souffre-t-il dans cet ailleurs ? Peut-être pas, le temps qu´il y croit. Il se déplace en lui-même moins difficilement que dans l´espace réel.
Mais je me redis une fois encore qu´il ne faudrait pas se tourmenter avec le temps, se laisser hanter par ce qui n´est pas encore, si menaçant, imminent que cela puisse être.
Ecrire simplement "pour que cela chantonne". Paroles réparatrices ; non pour frapper, mais pour protéger, réchauffer, réjouir, même brièvement.
Paroles pour redresser le dos ; à défaut d´être "ravis au ciel", comme les Justes.
Jusqu´au bout, dénouer, même avec des mains nouées."
Le temps, depuis ce matin 04 mai 2010, ne lasse pas de me fasciner. À 8 h 30, il faisait un temps d´octobre, avec des rafales de vent qui emportaient tout ou presque. À 9 heures, une neige de fin décembre commençait à tomber, en oblique, poussée par un très méchant vent venant de l´ouest. Deux heures plus tard, peu avant 11 heures, c´était une couche de neige de dix à vingt centimètres au moins, et de plein janvier, qui couvrait le sol d´un vrai manteau de coton, emmitouflant même le bouleau sauvage de mon jardin du haut. Les fuchsias et perlargoniums rouges de mon balcon, eux, étaient presque totalement recouverts.
À peine trois heures plus tard, en pleine après-midi, un soleil d´avril printanier réapparaissait, effaçant rapidement tout.
Etonnant.
Le printemps par chez moi donne enfin sa mesure. Ce n´est pas trop tôt. Les premiers bourgeons apparaissent généralement, à un ou deux jours près, le 26 avril. Cette année, il a fallu attendre cinq ou six jours de plus. La sorcellerie n´en est pas moins là. Dans les sous-bois, de fragiles clochettes illuminent le sol de leurs formes simples. Les saules se couvrent de duveteux chatons. Aux branches des bouleaux, tremblantes et modestes, quelques feuilles que rien ne trouble sinon un vent léger.
Le printemps est bien là, frémissant et radieux.
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Qu´on le sache ou non, aujourd´hui vendredi 23 avril 2010, c´est "la journée mondiale du livre et du droit d´auteur". Ainsi en a décidé l´UNESCO. Diable ! Comme si l´auteur et le livre avaient besoin d´un jour par an pour survivre...
La célèbrite m´énerve.
Reste qu´apprendre à lire a besoin de passeurs. Libre à chacun de choisir celui ou celle qui lui convient. Les professionnels ne manquent pas ; - et moins encore les blogueurs qui fleurissent partout. Encore faudrait-il que ceux et celles que la critique tente ne tombent pas dans la facilité ou les poncifs. Du papier à la Toile, ce dont le livre a besoin, c´est de la qualité. Un point c´est tout.
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[Illustration : dessin de Steinberg]
Surprise ce matin à mon réveil : la neige couvrait mes deux jardins d´une fine pellicule. Devinant qu´elle ne tiendrait pas, je sentis que je devais prendre des photos ; voici l´une d´elles . Bien m´en a pris ; la pluie a suivi, effaçant rapidement tout. Et moins de deux heures après, un soleil intermittent paraissait, accompagné de pluie mêlée de grésil.
Quand brille le soleil et que tombe la pluie, on affirme que le diable bat sa femme et marie sa fille. Mais qu´en est-il quand soleil et grésil accaparent le ciel ? Je l´ignore. Ma journée est cependant sauvée car je scruterai jusqu´à la nuit le ciel capricieux, cherchant plus ou moins comment je pourrais bien qualifier ces paradoxes entremêlés qui me laissent sans voix ; - ce qu´Yves Bonnefoy mieux que moi a réussi à exprimer dans un recueil peu connu intitulé La vie errante.