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1 juin 2007 5 01 /06 /juin /2007 05:03

Selon le magazine The Economist du 30 mai 2007, la Norvège se classe première pour son degré de pacifisme sur 121 pays pris en compte.

L´hebdomadaire britanique a consulté 650 experts. Les critères pris en compte sont au nombre d´une vingtaine dont le fait d´être ou non en guerre depuis cinq ans, la politique du pays en matière de vente d´armes, ses dépenses militaires, son taux de criminalité, le niveau d´instruction de sa population ou la transparence de son gouvernement.

Derrière la Norvège, se trouvent la Nouvelle Zélande, le Danemark, l´Irlande et le Japon.

La France est 34e en raison de l´importance de son industrie d´armement et du nombre d´armes vendues, la Grande Bretagne 49e, les Etats-Unis 96e et l´Irak bon dernier. L´Afghanistan et la Corée du Nord n´ont pas été évalués par manque de données disponibles.

L´Europe de l´Ouest est la région la plus pacifique.

PS 1- Ironie du sort : la colombe, symbole de la paix, est un oiseau agressif ( dixit Picasso )

PS 2 - La baleine blanche Moby Dick est l´incarnation du mal, la "malignité intangible" du monde.

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31 mai 2007 4 31 /05 /mai /2007 08:04

[ Bulletin  météo de la Lituanie : permanent et stable ]

L´eau de ciel, l´eau des fleuves qui entoure la ville de Kaunas en Lituanie, l´eau qui tombe ou qui coule et se répand partout sur les terres et les champs et les rues s´infiltre partout jour et nuit comme une eau de vie, ou plutôt comme l´eau qui donne vie.

Décrire la pluie n´est pas une mince affaire. C´est pour des pages sur la pluie que Jean Rouaud, prix Goncourt  1990 pour un premier roman, s´est fait connaître. La pluie en Norvège de l´Ouest, et  notamment dans la belle ville hanséatique Bergen, est constante et douce comme une caresse qu´une mère attentive peut prodiguer à son enfant souriant.. Celle de Vilnius, de Kaunas et sûrement de toute la Lituanie est tout aussi prégnante et sûre. Elle s´immisce partout, dans les discours comme dans les faits. Parler du temps est une manière de lier contact. On ne s´en débarrasse pas si facilement . Il ne suffit pas de se contenter d´étendre la main au-delà du toit de toile de son parapluie ou en dehors des limites d´un abri quelconque en ville. Elle peut certes cesser, mais ce n´est jamais qu´un moment, rarement plus qu´une partie de la journée ( si j´en juge par les six  jours que j´ai passés en Lituanie, du 6 au 12 mai 2007 ). Mieux vaut s´en débarrasser par l´humour ou l´ironie. Pour les Lituaniens, la Vodka, quatrième eau du diable, est eau de vie. La pluie, comme la Vodka, coule à flots ;  et est consolatrice, car source de verdure, de nourriture et de vie comme le brocoli. Elle a sûrement, en son temps, été source de tuberculose. Aujourd´hui, les Lituaniens en rient

Les Lituaniens sont patients et ont tout leur temps. Ils ont attendu leur indépendance près de 2.000 ans.

L´originalité de la ville de Kaunas est double à mes yeux. Double comme lorsqu´on a les yeux troublés par l´alcool ou voilés par les larmes. Ayant un peu trop bu, on sait que l´on déraille, que l´on parle un peu trop ; que l´on divague. C´est pourtant une manière comme une autre de passer le temps, d´oublier ses malheurs. C´est sûrement comparable à ce que font, paraît-il,  les Russes, - il n´y a pas si longtemps encore Soviétiques, - et maintenant les Tchétchènes. Boire pour oublier que l´on boit ( comme dirait cet autre buveur du Petit Prince de Saint-Exupéry.  Ou bien, ayant pleuré  tout leur soûl, ils ont les yeux rougis de larmes ;  à cause notamment des puissances étrangères qui ont occupé leur plat pays : Suédois, Allemands, Polonais, Nazis, Russes, Soviétiques... pour ne parler que des occupants et envahisseurs du siècle dernier, le XXe du nom.

Il est possible que je me répète, mais je tiens à nouveau mentionner le musée des 3. 000 diables de la ville de Kaunas de l´infatigable collectionneur  Antanas ( Antoine ? ) Zmuidzinacius. Le musée a trois étages. Il est plein à craquer d´oeuvres de toutes sortes et de tous pays : sculptures sur bois, marionnettes, bronzes, dessins qui montrent le diable sous toutes les coutures et selon les coutumes de chaque région du monde ou presque.  Souriant, menacant ou enjôleur - pour ne par dire en-geôleur -  quand les diables se nomment Sataline ou Hitler ou Staline. Notre guide lituanien a bien précisé  que le musée ne pouvait recevoir de nouvelle pièces, car il était plein.  Ce qui a permis à l´un des retraités de mon groupe de Norvégiens de lancer : " On pourrait creuser une cave ou un sous-sol !" - La réponse du guide a fusé comme s´il avait bu cul sec :  " Impossible ! Le restaurant y a son diable : l´alcool ! "

Il faut se poser la question : quel est le génie du lieu Kaunas ?

L´Eglise Saint-Georges De Kaunas est de style gothique flamboyant du XVe-XVIe siècle.  Seules se dressent  aujourd hui les quatre facades, plus laides les unes que les autres. Semblables aux facades de certains bâtiments publics ou beffrois de Belgique ou de la France du Nord. A la différence près que les gares ou beffrois de Lille ou Charleroi accueillent des voyageurs ou des pelerins bien vivants qui partent , arrivent ou prient. Ici, rien d´autres que la mort, le meurtre, le pillage et la désolation. Il faudrait un Verlaine ou un autre Celan pour chanter : " Dans l´herbe noire / les Kobolds vont. / Le vent profond / Pleure, on veut croire . ( Romances sans paroles, paysages belges, Charleroi ). D´autres briques encore plus sales et plus grises que roses colmatent  les fenêtres où autrefois se trouvaient des vitraux. Des fils de fer  les maintiennent les unes sur les autres. L´intérieur de l´église est encore plus triste car on y sent la soldatesque soviétique stalinienne en bivouac. Ne restent que des couleurs passées des murs de la nef, des bois éclatés des chaires sur lesquelless pouvaient monter des prêtres défenseurs chaleureux d´un christianisme exigeant ou bienveillant selon les époques. Une maquette permet d´imaginer ce qu´étaient autrefois les bâtiments alentours qui étaient ceux d´un monastète où les moines priaient, cultivaient, copiaient  et écrivaient.

Ce que les Lituaniens donnent à voir, ce ne sont pas des reliques, se sont les traces biens visibles d´une destruction systématique, volontaire, voulue  et planifée dans ses moindres détails. Cela n´a strictement rien à voir avec les objets rassemblés d´un quelconque musée, fût-il un musée ou un mémorial rappelant à notre mémoire l´Holocauste ou la Shoah. Loin de moi de critiquer ces musées. Ils ont leur raison d´être pour permettre aux jeunes et aux moins jeunes, d´entreprendre, au-delà d´un devoir  de mémoire, un vrai travail de mémoire. Ce que donnent à voir les Lituaniens est tout autre chose . C´est, si j´ose dire, la cicatrice non encore fermée d´une destruction massive et concertée toujours vivante des signes de religion au sens étymologique du mot religion : ce qui relie les hommes entre eux, que ce soit par la foi, la culture ou la morale.

Les Lituaniens ne contruisent pas des musées sur des décombres. Ils montrent aux touristes voyeurs et culturels que nous sommes, - mais aussi aux Lituaniens de tous âges capables de penser - ce qu´étaient autrefois un lieu de culte, une maison de Dieu. Je suis agnostique. Je comprends mal l´art religieux, mais je sais, pour l´avoir appris en lisant un peu, qu´une église est  une maison de Dieu qui normalement est ouverte à tous. Ce que les Lituaniens nous montrent à voir en ouvrant les portes des églises dévastées, éventrées et violées, ce n´est pas un énième musée de l´horreur, c´est l´horreur non cicatrisée de l´Histoire avec une grande hache ( pour encore citer de mémoire Georges Perec ).

Et le génie du lieu dans tout cela ? Sans doute un ange gardien, un ange qui passe. Ou bien, peut-être un chien décharné et famélique à la Giacometti. Pas besoin d´une prière d´insérer.

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28 mai 2007 1 28 /05 /mai /2007 10:53

[ Exemple de palimpseste ; L´immense et compliqué palimpseste de la mémoire ( Baudelaire ) ]

Je crois que ce que j´écris dans ce blog est un premier jet, un apprentissage, une sorte de brouillon d´une éventuelle biographie future.  Si c´est le cas, il faudra de toute façon élaguer.

Actuellement, tout le monde peut lire ces variations. Le petit monde des vrais lecteurs, le petit monde des amis avec ou sans "e", ainsi que n´importe quel internaute qui surfe ; sans oublier le lecteur naïf, le néophyte, celui qui lit trop vite, ou celui qui interprète mal voulant lire entre les lignes.

J´écris sur le vécu de mon passé lointain ou récent, ainsi que sur le présent, sans pour autant me laisser aller à la notation quotidienne. Je crois plus que jamais au bien fondé de la remarque de Roger Martin du Gard que je cite en exergue de mon blog : " Il y a plus de vérité dans le souvenir que dans la notation quoridienne ". Je n´écris donc pas au jour le jour, et ne mets plus tous les jours mes contributions en ligne, mais je note tous les jours sur des bouts de papiers ou des feuilles blanches avec des stylos à bille de couleurs différentes, des mots-clefs ou quelques phrases qui me viennent à l´esprit ou que j´entends autour de moi. Il me reste alors à leur donner forme dans ce que je n´ ose encore appeler textes. Ce ne sont encore que des gammes, des digressions, voire des variations souvent beaucoup trop longues. Paris, que je connais un peu, ne s´est pas fait en un jour.

L´adage latin Nulla dies sine linea est plus que jamais actuel. Tous les jours et au jour le jour, voire même la nuit , n´ayant pas besoin de beaucoup de sommeil. Je note et savoure les mots et idées qui me viennent à l´esprit sans me censurer. Mais il convient cependant d´être circonspect  : tout ne peut être "publié ". Il convient donc de "travailler". A vous de donner le sens qui vous convient au verbe travailler. Cf Buffon, Flaubert, Barthes et quelques autres  ; éventuellement, même, au sens du mot travail quand on parle d´une femme en travail. Ou encore à La Règle du jeu de Michel Leiris. ; et même, bien que prétentieux, l´écriture  paratactique de Paul Celan

Le respect de la stricte chronologie n´a aucun intérêt à mes yeux. Je tiens pour une donnée immédiate de ma conscience que le souvenir, - quitte à me répeter - selon Roger Martin de Gard, prix Nobel de littérature 1938 qui a conseillé Albert Camus quand celui-ci a reçu le sien en 1957 , a plus de vérité que l´annotation quotidienne. Il n´empêche qu´il y a des jours sans. Des jours à marinade. Ce que Philippe Delerm décrit pour annoter un dessin de sa femme . " Il y a des jours où les citrouilles ne sont que des citrouilles." 

C´est Alain qui disait, si mes souvenirs sont bons, qu´il ne pouvait être intelligent plus d´une heure par jour. Pour le géant qu´est Alain , sans doute.... Pour le nain que je suis, dix minutes est sûrement un gand maximum. Mon verre est petit, mais je bois dans mon verre. Ou, si vous préférez , je ne suis qu´un nain juché sur des épaules de géants en les citant. Ce qui ne veut pas dire que je voie mieux et plus loin qu´eux, ni que ma vue soit plus perçante ou que ma taille soit plus élevée ; cf  Bernard de Chartres dans les années 1120, via Umberto Eco dans son avant dernier chapitre de son A reculons, comme une écrevisse ( Grasset, 2006, 422 pages ).

L´important pour moi, en ce jour du 17 mai en Norvège, c´était de voir mes deux petites-filles Tiril et Thea ( 3 ans et demi et 15 mois ) avec leur Papa et leur Maman. Voir comment elles s´épanouissent auprès de leurs parents qui s´aiment. Voir aussi leur grand-mère paternelle et mon  ex-femme Toril. Que j´écrive Papa à la française ou Pappa à la norvégienne n´a aucune d´importance. C´est un Papa qui est vivant. Il n´y a aucun manque.  Quelles que soit les circonvolutions que je ferai pour lui donner vie dans un texte, mon père à moi ne sera jamais autre chose que deux photos et quelques bribes  de phrases glanées ici ou là. Ce n´est pas tout à fait pareil pour Maman ou Mamma.

 

Pour la fête des enfants proprement dite, je suis arrivé en retard. J´ai regardé en effet la télévision norvégienne de 09 heures 45 à presque 13 heures 15 - 13 heures 30. J´ai ainsi vu tous les défilés que la chaîne nationale a diffusés ce jour-là. Celui d´Oslo, comme ceux de l´Ouest ou de l´Est, du Nord ou du Sud ; même ceux de l´étranger. Les vrais reportages  en direct, comme les faux en photos-manipulations. Clic-clic-clic-point- com.. J´ai donc aussi vu le Roi, la Reine, le Prince héritier et sa femme Mette-Marit ainsi que la petite princesse qui occupe la troisième  place dans la hiérarchie monarchique et protocolaire. Le 17 mai, avec tous les dapeaux , bannières, oriflammes et fanions déployés, n´est pas seulement du nationalisme ; c´est l´expression d´un sentiment national partagé par tous, y compris de la part des étrangers de toutes couleurs et de toutes nationalités. Ce qu´a  fort bien dit ce jour-là Thorbjørn Jagland,  l´actuel  Président social-démocrate du Parlement novégien ( = Le Storting ), c´est-à-dire l´homme le plus haut placé dans la hiérarchie parlementaire.

 

Puis j´ai déjeuné. Voilà pourquoi je suis arrivé en retard.  Du saumon accompagné d´un Bordeaux rouge tempéré comme il se doit. Les transgressions parfois ont du bon.

Pour me rendre au lieu de rendez-vous, j´y suis allé à velo. Une bonne heure et demie.

Pour les enfants et autres qui les accompagnent, --parents, grands-parent  ou tantes et oncles --, l´après midi du 17 mai est la journés des jeux  genre course de sac de pommes de terre, des saucisses chaudes enrobées d´une galette de pommes de terre ( = lompe ), de la glace en cornet , des gâteaux faits maison et du café. Je m´interdis le café après celui que je bois à mon réveil. Mais c´est mon ex-femme qui  a choisi pour moi une part de gâteau. Ce gâteau était pour moi tout un symbole. Sur la pointe du triangle isocèle se tenait, prête à être mangée, une framboise, l´un des fruits préférés de ma mère. Au milieu, un assortiment de petites baies bleues et rouges, joliment étalées sur un glacis de sucre blanc. Et au fond du triangle, sur le plus petit côté, toute seule, mais impériale de majesté , une énorme mûre noire couleur plumes lustrées de cormoran.

 

Mon retour à vélo s´est fait en longeant la mer en pasant par Hvervenbukta.

 Takk for i dag = Merci pour aujourd´hui.

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27 mai 2007 7 27 /05 /mai /2007 15:45

[ Hermès. messager et conseiller  ]

Dans ce dimanche de pentecôte, où je me sens ressuscité grâce en partie au contrat d´Ulysse que j´ai signé avec moi-même, ( même si un nouvel Hermès que j´ai écouté avec profit n´est pas à négliger ), je vous propose, chers lecteurs et chères lectrices, une petite lecon de lecture, comme celles de Catherine Henri dans son merveilleux ouvrage De Marivaux et du Loft ( P.O.L. , 2006, 148 pages). Merveilleux de concision. Son ouvrage a un sous-titre, que l´ éditeur a repris . Petites lecons de littérature au lycée. Il s´agissait pour Catherine Henri de montrer par l´exemple, dans une suite de courts articles, ce qu´était la difficulté - pour ne pas dire la possibilité - "d´enseigner la littérature, même, surtout aux élèves les plus démunis ( pages 8 et 9 de la préface ).

Cet intermède numéro 2 qui est le mien, fait suite à une contribution antérieure que j´ai intitulée, faute de mieux : " Intermède 1 "après" Vilnius" . Elle est datée du 16 mai 2007 . Mais je l´ai complétée d´un long ajout le 18 mai, ( soit le lendemain de la fête nationale norvégienne que j´ai par ailleurs aussi décrite dans une autre contribution ... ), puis à nouveau complétée et à mes yeux améliorée de quelques mots ici ou là, ainsi que de deux ou trois phrases, pour mieux faire comprendre à tout lecteur ( ou lectrice ) quel qu´il soit ( néophyte, naïf, avancé ou faisant partie des rares happy few qui me suivent ), les sautes de langage qui ont tant fasciné Michel Leiris dans sa Règle de jeu en quatre volumes : Biffures ( Gallimard 1948 ), Fourbis ( id, 1955 ),  Fibrilles ( id, 1966 )  et  Frêle bruit ( id, 1976 ). Ces bifurcations sont à mes yeux comparables ( bien que beaucoup plus faciles à saisir, car en prose ) à celles auxquelles se livre le poète de langue allemande Paul Celan.  Son traducteur Jean-Pierre Lefebvre, et auteur de l´introduction du Choix de poèmes réunis par l´auteur ( nrf Poésie / Gallimard, 1998, 2005 , 377 pages ) parle d´écriture paratactique.

 Revenons à mes moutons, c´est-à-dire à la contribution de ce jour que j´ai intitulée "Intermède 2 après Vilnius etc"

Philippe Delerm, auteur notamment de Le bonheur affirme qu´il a "lu plusieurs fois toute son oeuvre" Il s´agit de l´oeuvre de Paul Léautaud. Je ne doute pas que Philippe Delerm connaisse bien l´oeuvre de Paul Léautaud. Son remarquable  Maintenant, foutez-moi la paix ! ( Mercure de France, 2006, 140 pages ) en est la preuve, concision oblige. Je doute cependant que Philippe Delerm l´ait lu plusieurs fois. Il faut bien manger pour vivre et non pas vivre pour manger. Enseigner, dormir, élever ses enfants, faire l´amour. Ecrire soi-même, enfin 

Le seul Journal littéraire de Léautaud fait presque 2000 pages. Admettons sans ergoter le plusieurs fois toute l´oeuvre". Reste que Philippe Delerm a vu, parce qu´il a lu, de ses yeux lus, ce que Paul Léautaud a écrit, noir sur blanc, y compris les points de suspension.

                                                  L ´amour

" Il me faut le confesser : j´ai plus aimé le vice, dans l´amour, que l´amour." La phrase est dans  Passe-temps. Elle corrobore ce que beaucoup de gens pensent a priori, au sujet de Léautaud.. Quand je dis que je suis en train d´écrire un livre à son sujet, que j´ai lu plusieurs fois toute son oeuvre, on prend souvent un ton un peu égrillard, " Il paraît que c´est assez ...". Et l´adjectif utilisé varie, en fonction de la familiarité que j´ai avec l´interlocuteur. Parfois, c´est juste le petit silence traduit par les points de suspension. Oui, la sexualité est bien présente, dans ses milliers de pages. Je n´irai pas jusqu´à dire qu´elle est obsédante, ni même dominante. Pour quelqu´un qui a décidé de tout dire, et qui dit tout, dans ce Journal qu´il s´est résigné à appeler " littéraire " -- " égotiste " conviendrait davantage --, la part accordée à la sexualité n´a rien de bien extraordinaire. Elle est seulement traduite avec une vérité, une précision, une absence de précautions métaphoriques qui peuvent quelquefois surprendre. Bien sûr, si l´on concentre tous les passages concernant ce sujet, on peut dresser límage d´un Léautaud " vieux dégoûtant ", comme se plaisait à le faire ce mauvais film où il était interprété par Michel Serrault. Mais c´est un contresens."

A vous désormais de lire la suite . En achetant le livre ou en l´empruntant  à la bibliothèque.

Fin de l´intermède 2. Merci pour aujourd´hui ( = takk for i dag ). 

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18 mai 2007 5 18 /05 /mai /2007 13:46

[ Hvervenbukta, Oslo ]

Il y a deux jours, mercredi 16 mai, assez tôt le matin, j´ai vu de ma fenêtre quand l´écris des courriels ou  écris dans mon blog, une femme et un enfant habillé d´un anorak rouge dans une petite poussette d´un bleu clair et portant un sac à dos norvégien de couleur aussi noire que celle des plumes d´un cormoran.

 

(...) Une ou deux minutes après, c´est un homme seul que j´ai vu. Il marchait d´un pas décidé, la tête haute, portant les mêmes couleurs que celles de la femme et de l´enfant précédents.

... 1 ou 2 minutes plus tard, c´était une petite fille habillée de blanc qui descendait en courant un sentier en pente devant un homme - son père ? - habillé en blues jeans en anglais pour francais. Il avait  du mal à suivre. Elle tenait à la main un drapeau norvégien. C´était le 16 mai à 07 heures 25 heure locale.

Point.

ai eu un 17 mai norvégien, absolument prodigieux. D´abord seul chez moi à Holmlia pour voir à la télévision tous des défilés de pratiquement toutes les régions de Norvège, puis en famille à Malmøya, en compagnie, comme il se doit, de mes deux petites-filles Tiril et Thea, C´est  " à bi-cy-clé-è-ette " que je m´y suis rendu.( Comme dirait Yves Montand. ) Le retour chez moi à bicyclette a été merveilleux car je suis passé par Hvervenbukta. C´est sur ce sentier que la championne norvégienne de marathon Grete Waitz s´entraînait en son temps. Je l´ai souvent vue, toute menue, mais le pied sûr et la tête haute. En ce 17 mai pas vraiment comme les autres j´ai pensé à Emil  Zatopec et à Alain Mimoun. Souvenirs,souvenirs...

Je suis sûr que tous ceux et toutes celles que j´aime en Norvège ont aussi passé un excellent 17 mai. Quelle belle fête pour les enfants que ce 17 mai ! Seul un poète comme Wergeland pouvait avoir l´idée, pour célebrer la fête nationale, de faire défiler devant le roi tous les enfants et adolecents, forces vives et avenir du pays.

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16 mai 2007 3 16 /05 /mai /2007 07:47

[ Pêcher mignon devenu grand car bien taillé ]

"Un verbe va subsister avec toute la force du refus de l´humiliation : stehen, être debout, persister."

Autre citation : " De fait,  il  pervertit les formes, pratique une écriture de plus en plus paratactique."  [ Page 11 dans l´édition Poésie / Gallimard. Dépôt légal : décembre 2005. 1er dépôt légal dans la collection : novembre 1998 (...) ISBN ... . Imprimé en France ].

Je vous invite à lire ou relire une fable de La Fontaine que l´on trouve partout, même dans les fables choisies ( Livre XI, viii, dans mon vieux "Nouveaux Classiques Larousse, avec un " SPÉCIAL : Documentation Thématique ) : LE VIEILLARD ET LES TROIS JEUNES HOMMES :

Un octogénaire plantait. / " Passe encor de bâtir ; mais planter à cet âge !" / Disaient trois Jouvenceaux, enfants du voisinage ; / Assurément il  radotait. / " Car, au nom des Dieux, je vous prie, / Quel fruit de ce labeur pouvez-vous recueillir ? / Autant qu´un patriarche il vous faudrait vieillir. / A quoi bon charger votre vie / De soins d´un avenir qui n´est pas fait pour vous ? / Ne songez désormais qu´à vos erreurs passées ; / Quittez le long espoir et les vastes pensées ; / Tout cela ne convient qu´à nous. /  - Il ne convient pas à vous-mêmes, / Repartit le Vieillard. Tout établissement / Vient tard et dure peu. La main des Parques blêmes / De vos jours et des miens se joue également. / Nos termes sont pareils par leur courte durée. Qui de nous des clartés de la voûte azurée / Doit jouir le dernier ? Est-il aucun moment /  Qui vous puisse assurer d´un second seulement ? / Mes arrière-neveux me devront cet ombrage : / Eh bien ! défendez-vous au sage / De se donner des soins pour le plaisir d´autrui ? / Cela même est un fruit que je goûte aujourd´hui : / J´en puis jouir demain, et quelques jours encor ; / Je puis enfin compter l´aurore / Plus d´une fois sur vos tombeaux." / Le Vieillard eut raison : l´un des trois Jouvenceaux / Se noya dès le port, allant à l´Amérique ; / L´autre, afin de monter aux grandes dignités, / Dans les emplois de Mars servant la République , / Par un coup imprévu vit ses jours emportés ; / Le troisième tomba d´un arbre / Que lui-même il voulut enter ; / Et, pleurés du Viellard, il grava aur leur marbre /  Ce que je viens de raconter."

PARATAXE, subst. fém. LING. Juxtaposition de deux propositions entre lesquelles le lien de dépendance n´est qu´implicite, la courbe mélodique commune dispensant de l´usage d´un outil de coordination ou de subordination.  (...)

REM. Paratactique,   adj.  (Propositions)  paratactiques.  (Propositions )  juxtaposées sans outil de coordination ou de subordination. Ds MARLex. 1951 ).

Pour la symbolique des couleurs, cherchez vous-même.

Question saugrenue : qu´est-ce qu´un "arbre perché" ? ( sic La Fontaine ) ; mais qui a un sens parce que pour beaucoup d´enfants, surtout aujourd´hui où, à l´heure où même la démocratie de masse est dépassée, un arbre perché ne veut rien dire, surtout pour les étrangers.

                                                              ( ... )

Rajout, de rajouter, comme jouer, jouet, joues d´enfants pleines et rondes vues le 17 mai, jour de la fête nationale  de la Norvège ( le premier rajout date du 18 mai ;  le second - et donc dernier - est du dimanche de pentecôte 2007, soit le 27 mai ) . Je n´ai fait que lire et relire, et n´ai corrigé que quelques fautes de frappe et/ou fautes d´orthographe. Et rajouter ici ou là un ou deux mots , voire une phrase ou deux, pas plus.  Je le jure sur la tête de ma mère ; jurer - cracher.

                                                              ( ... )

Ce n´est pas la première fois que des étrangers occupent des places importantes en haut de l´ Etat Francais [ J´exclu ( ? ) Vichy, eau que je je n´achète jamais ]  : ( Je préfère l´eau du robinet quand c´est une eau d´un pays comme par exemple la Norvège. --> Je cite la  Norvège comme exemple : je ne vais pas vous citer tous les pays que j´ai visités. Mais je peux parfaitement quand même acheter de l´eau en Norvège. Moi, je dis vann, et j´écris vann quand j´écris norvégien. J´accepte que l´on dise vatn et encore plus qu´on l´écrive. Pas besoin d´expliquer comment cela se prononce. Pour les happy few un peu fous. )

Revenons aux étrangers qui ont occupé en France de hautes fonctions au sommet de l´Etat. Par exemple  Mazarin ( Jules, en it. Giulio Mazarini). Il y en a eu d´autres aux cours de l´histoire, notamment des Polonais et des Autrichiennes, même si ce n´est pas tout à fait la même chose, parce que l´Autrichienne Marie-Antoinette, à l´enfance négligée, est devenue l´épouse du futur Louis XVI (mai 1770).[ Au sujet de Marie-Antoinette de Lorraine, je vous invite à lire avec profit le Petit Robert 2 , dictionnaire universel des noms propres ] Il est possible que d´autres étrangers ou étrangères qui comptent aient occupés des places importantes avant Mazarin. des  Pueu aussi avant Mazarin, mais j´ai autres choses à faire ( que de vérifier ).  Par exemple Marie Curie. Vous connaissez ? Il existe une excellente biographie sur elle destinée aux enfants. Un bon livre pour enfants que les adultes peuvent aussi lire.. Comme le JournalAnne Frank. Ce dernier est un peu plus difficile : un " symbole de l´esprit de résistance et, par son témoignage, l´esprit d´un sursaut de la conscience." ( Page 4 de couverture de l´édition PRESSES POCKET ]

 Mais je crois que c´est bien la première fois qu´en France un homme d´origine étrangère qui s´appelle maintenant / désormais Nicolas Sarkozy est devenu Président de la République Francaise. Il n´oublie pas ses origines, ou plutôt il ne les oublie plus. Il y a eu passation de pouvoirs. Il n´y a pas eu vacance ( du pouvoir, évidemment ).  [ Merci Yvan Amar ].

C´est un homme jeune. Ce n´est pas un nain. Qu´il ait 52 ou 53 ans est un détail sans importance. Il peut apprendre vite. Le gouvernement qu´il va nommer un peu plus tard aujourd´hui 18 mai ( jour ouvrable en France ) [ * - ? ''- ca suffit ] , est plein de promesses. Mais entres promesses et intentions il y a une petite différence. Et parfois une très grande différence. Cela est aussi valable pour les ministres hommes et femmes que son Premier ministre a choisis hier 17 mai 2007, - jour de l´Ascension en France.

(... ) : coq à l´âne no 1 :  ---> Question que je me suis posée mais dont l´intérêt est plus que secondaire :  j´ai deux éditions scolaires des fables de La Fontaine.  Faut-il écrire l´octogénaire de La Fontaine avec un "o" majuscule ou un "O" minuscule ?

Nouvelle bi(f)furcation ou second coq à l´âne : ---> GeOrges Percé pour Georges Perec ? Il y a peut-être quelque chose. Il me semble que j´ai eu par ailleurs du nez. Mais ca ne suffit pas. Et puis, à l´âge qui est le mien, je préfère essayer de faire autre chose. Reste que l´intention ne suffit pas...

Buvons un coup.

"Au clair de la lune, mon ami Pierrot". Les rires d´enfants et leurs sourires sont merveilleux.

NB. J´ai bien aimé le solitaire qui ne se sentait pas seul avec ses chameaux dans le désert.  Eh... eh ... Pour la symbolique des couleurs, cherchez vous-mêmes.

 

Vert cru, comme dirait le grand Prix Nobel de littéraure Claude Simon.  Difficile à lire, mais passionnant si l´on veut connaître et comprendre le siècle passé que fut le XXe siècle, siècle de nuits et de brouillards.

Point final pour aujord´hui, corrections comprises.

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14 mai 2007 1 14 /05 /mai /2007 03:13

[ Une boutique 7-eleven dans un pays asiatique ]

Holmlia, dimanche 13 mai 2007, 23 h 50 : la chronologie respectueuse des moindres faits n´a,  a mes yeux. aucun intérêt .

Holmlia, lundi 14 mai, 00 h O2. Je viens de finir de lire tous mes courriels désirés et indésirés.   Mais je n´en ai absolument pas fini avec Vilnius. Loin de là.

Vilnius, samedi 12 mai, 17 heures heure locale : le départ approche. Seul, j´attends le car dehors,  devant l´hôtel MABRE RESIDENCE HOTEL. Tout le monde attend à l´intérieur dans une pièce comble encombrée de bagages, surchauffée et irrespirable: Délicieusemennt  seul à goûter le temps qui passe et les merveilleux nuages. Et tandis que je suis seul, seul et assis sur un blanc à regarder le vert de la pelouse et les fleurs qui entourent un minuscule plan d´eau où nagent plusieurs poissons rouges, avec, sur la surface de l´eau une seule feuille de nénuphar -,  arrive quelqu´un de sa chambre. Elle s`assied tout de suite auprès de moi et me demande en me regardant bien à travers son maquillage tout frais de femme qui ne connaît que trop son âge mais feint de l´ignorer : -" T´as vu ? " - Et aussitôt après : "Je me suis fait teindre les cheveux en plus clair. ". Question-réponse en même temps. - : " Désolé. J´ n´m´en suis pas apercu." . - :" Ca ! C´est bien les hommes ! ". Les, en effet.

(...) Plus tard.

Dans l´avion, le hasard a voulu que je sois placé à la place 6D. A côté de moi , se trouvait donc la place 6E. Et près du hublot la place 6F. Celle qui occupait la place de milieu s´est gentillement proposée de me céder sa place pour que je sois assis entre la femme près du hublot avec qui je ris de tout, et celle aux cheveux désormais teintés-jeunes-jaunes pisseux. Il a fallu que je repète plusieurs fois disctinctement non merci. : " " Non non. Non merci." "  Un peu plus tard, pour être poli après avoir écouté poliment : " - Si je dis Rjébête, c´est à peu près bien prononcé ? "- " Non ! " dit-elle : -" Rtchébête " qu´elle a dit . J´ai répété : " R-chébête " C´est un peu mieux, dit-elle en faisant une grimace.

Nous avons parlé de tout et de rien. Beaucoup de riens. Et un peu de tout. Tout à la fois. Fois avec s, et presque sans e. Dans un avion qui nous ramenait de Vilnius à Oslo.  Elle m´a même proposé à nouveau deux  fois de changer de place - " Non merci "  . " C´est de bon coeur, tu sais ". Je n´en doute pas.  En plein vol, entre les places 6D, 6E et 6F. J´ai sûrement l´esprit mal tourné, mais je ne peux m´empêcher d ´encourager les locuteurs de langue francaise d´apprendre à compter en norvégien au moins jusqu´à six. A partir de sept, c´est un peu plus compliqué. Surtout si l´on compare les diverses prononciations des chiffres 7 et 20. Encore plus compliqué si l´on compte l´An 40. Narvik compris.Les ( chiffres ) Arabes ont du bon.

 (...)

L´aéroport d´Oslo. Gardermoen pour les autochtones. J´ai marché trop vite pour attendre mes bagages. J´ai eu mal au dos à marcher si vite avec mon bagage à main. J´ai dû le porter alternativement dans chaque main. J´ai pu par deux fois reprendre mon souffle et reposer mon dos en utilisant deux tapis roulants différents. Plusieurs Norvégiens et Norvégiennes beaucoup mieux au courant que moi des transformations de Gardermoen depuis bientôt 4 ans, ont eu tout le temps de s´acheter des alcools en détaxes. J´aurais pu le faire.  Les prix et les vins détaxés à Oslo ne m´ont jamais intéressés rapport qualité-prix. J´ai peut-être eu tort de ne pas jeter un rapide coup d´oeil. Les choses ont tellement changé depuis 4 ans.

J´ai encore marché trop vite pour prendre le dernier Flybuss ( = cars correspondant aux cars Air-France qui relient l´aéroport Charles de Gaulle au centre de Paris ), mais ayant dans chaque main deux petites valises équilibrées en tailles et en poids, j´ai eu moins mal au dos.

J´avais réservé près de la fenêtre une place au cas où. C´est la femme près du hublot de l´avion qui m´a demandé, - la place étant libre -, si elle pouvait s´asseoir à coté de moi. : - "Très volontiers:" Nous avons parlé de choses et d´autres, notamment d´une collegue qui, descendant avant nous, s´éloignait, seule, en boîtant d´une manière pas possible, et en faisant rouler une valise rouge énorme beaucoup trop lourde pour elle. A l´aéroport de Vilnius, elle a voulu envoyé deux cartes postales. Mais il n´y avait aucune boîte aux lettres, ni au rez-de-chaussée, ni au sous sol, ni à l´extérieur, ni au premier étage une fois passé le contrôle de sécurité. Tout était fermé. Avant de recevoir le ticket d´embarquement, ayant su d´elle qu´elle voulait envoyer deux cartes postales, j´ai parlé un peu avec elle. Elle s´est un peu confié à moi. Elle n´écrit plus beaucoup de cartes postales. Elle en recoit de moins en moins. Son prénom est le même que celui d´une autre personne pas si agée que cela  du groupe. En la voyant s´éloigner, ma voisine m´a demandé son nom de famille. Je ne pouvais répondre. Elle s´est alors retournée pour le demander à qui de droit.

Quant l´autobus s´est arrêté à ma station, j´ai fait un signe de la main au leader du groupe / formann / forkvinne / késako quésaco en francais ). Elle m´a répondu par un petit signe. Nous nous retrouverons pour la dernière sortie prévue le 06 juin. Le programme de la saison prochaine nous sera bientôt communiqué par lettre. Pour choisir certaines conférences qui nous intéressent  ou les excursions qui nous tentent, on peut utiliser plusieurs modes de réservations : lettre ou courriel. J´ai oublié si l´on peut téléphoner. Il me semble que non quand il s´agit de préciser son choix quand le nombre de places est limité. Mais on peut le dire à chaque membre du bureau qui le note à la fois dans sa tête et par écrit  à chacune de nos réunions. Quoi qu´il en soit, Il suffit de lire les mots qui sont écrits et surtout pas entre les lignes. Car entre les lignes, il n´y a rien. Il n´y a que du blanc. Entre nous soit dit .

J´ai marché lentement avec mes deux petites valises à la main. La gare routière était fermée. La gare centrale était femée. Devant, se trouvait la faune habituelle du samedi soir devenu dimanche matin heure administrative. Les arrêts où s´arrêtent les autobus de nuit indiquaient tous des directions qui n´étaient pas la mienne. J´ai donc pris le premier taxi libre qui s´est présenté. Je n´ai attendu que quelques minutes. J`ignore totalement si le chauffeur était norvégien-pakistanais ou pakistanais-norvégien. Pour moi il était chauffeur de taxi. Putain de merde ! Quelle conduite. Il connaissait parfaitement mon quartier et ma rue. Pas de problème.  Il a légèrement ralenti quand il s´est rapproché de la boîte qui prend en photos les automobilistes en excès de vitesse. Il a à nouveau répondu Pas de  problème quand je me suis excusé d´avoir failli lui indiquer une fausse direction - peu importe pourquoi maintenant . A lui pourtant je le lui expliqué en peu de mots. Pas de problème. Quelle conduite. A l´approche de mon domicile, j´ai indiquée le numéro de ma rue. Pas de problème, puis le nom d´un jardin d´enfants pour qu´il s´arrête le plus près possible de mon petit chez moi. Pas de problème. Arrivé sur le parking réservé aux visiteurs, il m´a demandé s´il devait s´arrêter ici ou là. Il me semble qu´il y avait peut-être de l´ironie. Allez savoir avec ces étrangers qui parlent des langues étrangères.

J´ai alors lu quelques courriels et je me suis couché en prenant un somnifère. J´ai dormi  deux heures. Je me suis alors recouché. J´ai dormi jusqu´à 8 heures  Le soleil était magnifique. J´ai bu deux bonnes tasses de cafe pas trop fort. Puis ai jeté le pain dur qui me restait, désireux de m´acheter du pain frais italien J´ai alors pris ma très vieille voiture dont je me sers encore, et  me suis dirigé vers le 7-eleven de mon ancienne commune où je fais pratiquement toutes mes courses. Il était évidemment ouvert. Je me suis acheté le journal national Dagbladet ainsi que le journal  encore plus populaire VG pour connaître le vainqueur de l´Eurovision ainsi que la place de la Norvège et de la France. J´ai pu acheter mon pain italien. J´ai aussi acheté trois petits chocolats à la noix de coco. Trois. Pas un, trois. Car en en ach´tant trois, j´avais une réduction par rapport au prix de l´unité. L´important, c´est le rapport qualité-prix. Mais pourquoi des petits chocolats à la noix de coco ? Ca, c´est pour les happy few. Comme dirait Stendhal.

Mon petit déjeuner  a été délicieux. Une omelette avec du bacon un peu particulier car on l´appelle ici jegerbacon. Traduire ne donnerait aucun sens. Plutôt que de lire l´ancienne traduction du Guépard  de L*** , relisez plutôt la nouvelle traduction. C´est Pierre Assouline qui le dit. Ou plutôt l´écrit. Et je le lis, je crois, avec profit. Son blog se trouve sur la toile du Journal Le Monde . Vous pouvez aussi cliquer sur le lien suivant : XXX. 

 J´ai pas été vache.

Vous pouvez sauter les deux ou trois lignes qui suivent si mon petit déjeuner ne vous intéresse pas. Le pain était italien, le bacon norvégien, le beurre d´un alpage d´un Comté de l´Ouest de la Norvège, les crevettes de la mer du Nord ; et dans mon verre que je ne décrirai pas, du "Nectar des Tropiques". 

Avant de prendre mon petit déjeuner, j´ai vu brouter deux magnifiques chevaux. Je me suis arrêté pour les regarder. J´ai alors apercu, cachés au loin, deux autres chevaux. Ils se sont approchés lentement des deux premiers. L´un des deux nouveaux chevaux était d´une élégance merveilleuse. Je ne connais rien du vocabulaire qu´il convient d´utiliser pour décrire la couleur de la robe des chevaux. Je m´abstiendrai donc. Un cinquième cheval est apparu.  Plus trapu que les autres. Essentiellement noir, avec ici ou là un soupcon de blanc un peu au dessus des sabots. Etait-ce déjà la jambe ? J´ai rallumé mon moteur pour mieux me garer un peu plus loin. En marchant lentement, j´ai pu ainsi m´approcher davantage des cinq chevaux qui broutaient au soleil d´un peu plus de 8 heures du matin de l´herbe verte drue où apparaissait le jaune de quelque plante. J´ai dépassé les cinq chevaux, puis suis revenu sur mes pas en direction de ma voiture. Le plus beau des cinq chevaux n´était pas une jument.

Mon petit déjeuner terminé, j´ai travaillé une bonne heure dans mes deux minuscules petits jardins à enlever, racines comprises, tous les pissenlits en fleurs. Ce n´est pas pour rien qu´on appelle en norvégien des enfants rebelles et/ou des milieux defavorisés des enfants-pissenlits ( = løvetannbarn)Même en pleine asphalte, ils pousent comme s´ils avaient recu la meilleure terre-mère-nourricière.J´ai alors décidé impulsivement de m´acheter une nouvelle fleur - ou une nouvelle plante. J´ai attendu longtemps pour voir si l´un de mes rosiers était vraiment mort ou non. Il est bien mort.  J´ai donc acheté un nouveau rosier totalement différent du précédent. Je n´ai mis que quelques minutes pour me décidér. Puis j´ai longuement écouté la bonne et douce et souriante pépiniériste du centre qui donne de bons conseils à tous ceux qui lui en demandent ; à tous ceux et à toutes celles qui se donnent la peine de l´écouter. Qu´elle boite n´a rien à voir avec la qualité de ses conseils et la bonté de son sourire. Si je soigne bien mon rosier, il devrait donner plusieurs magnifiques roses roses chaque été. Dans cette pépinière que l´on appelle "centre pour jardin" en norvégien ( = hagesenter), on peut acheter selon le rapport qualité-prix  tout ce qui peut être transplanté. Ce n´est pas donné à tout le monde d´être poète-jardinier. L´accent grave suffit amplement à mes yeux sur les mots poète ou poème. Je n´utiliserai donc pas comme certains, qui ont écrit des Odes à Machin ( ce qui rime avec Pétain ), un tréma sur le "e" de poème. Je préfère me concentrer sur un autre poète, tout en sachant qu´il est si très difficile et que je suis très loin de comprendre tout ce qu´il veut. Même  ceux qui l´aiment et le recommandent, comme le journaliste auteur de biographies et connaisseur des plus grands photographes  Pierre Assouline ( encore lui... ), n´hésitent pas à dire qu´il frôle souvent l´hermétisme. Je veux parler de Paul Célan dont j´ai osé parler dans mon blog, même si je le connais encore très très peu, dans une contribution au titre un peu longuet je l´avoue : Un poète difficile "après" Auschwitz.   Peut -être que sa correspondance avec Ilana Shmueli m´aidera à mieux le comprendre. L´introduction que son amie fidèle vient de lui consacrer est belle et émouvante. Une amie d´enfance avec qui il a renoué quarante ans  après leur première rencontre. Une préface plus de trente ans après la mort du poète qu´elle aimait. Merci PA.

Pendant que je plantais ( cf  La Fontaine, et l´un des premiers discours indirect libre de toute la littérature francaise, bien avant Flaubert ), mon voisin de Volda, département ( ou Comté ) du Møre og Romsdal de la Norvège occidentale, a voulu me rendre le courrier que je lui avais demandé de garder pour moi pendant que j´étais à Vilnius. Je désirais travailler plus longtemps dans mon jardin avec mon nouveau rosier. J´ai donc décliné l´offre. Sa femme, qui était en train d´arriver avec deux ou trois lettres et deux journaux gratuits dont un que je recois toutes les semaines et que je parcours, est rentrée chez elle quand son mari lui a dit que je ne le voulais pas tout de suite. Nous avons échangé quelques phrases de bon voisinage. Il a précisé que je devrais tailler mon rhododendron. J´ai alors précisé que depuis 11 ans, je ne l´avais jamais taillé. J´ai alors ajouté que je ne connaissais rien à la terre:  "Je suis né à  Paris".  Je n´ai pas dit un garcon de la rue, ni même des rues, car ca serait faux. Même si je connais certaines rues de certains quartiers relativement bien. Je dois me corriger : connaissais. La grammaire a aussi du bon.

Travailler dans mes minuscules jardins me donnent des associations. Farfelues. Saugenues. Mais un peu plus fructueuses depuis que je les cultive. J´ai envoyé un courriel un peu long en norvégien. Tout ne peut être publié. Point. 

Vers 17 heures 30, j´ai sonné chez mon voisin. -" Y fallait pas" - " C´est beaucoup trop" . Blablabla de ma part..-" Merci" . C´était effectivement trop. On ne se refait pas du jour au lendemain.

A 19 heures pile, j´ai pris un second somnifère. J´ai dormi conmme un bienheureux.  Ou comme un innocent les mains pleines. Nouveau point pour aujourd´hui.

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11 mai 2007 5 11 /05 /mai /2007 00:51

[ Une discussion certainement du diable ]

La journee consacree a la visite de la seconde ville de Lituanie Kaunas, de 400.000 habitants environ, a commence a 9 heures precises. Elle aussi ancienne capitale, Kaunas est situee a environ 100 kilometres de Vilnius, ce qui explique pourquoi nous somme partis une heure plus tot. La jeune retraitee de Hongrie aux yeux etincellants de feu a manoeuvre et louvoye tant qu' elle a pu dans la queue que formait les retraites devant la porte de l' autobus pour essayer de se mettre a cote de moi,  quand elle a compris que je ralentissais volontairement le mouvement de mon entree dans l' autobus pour justement ne pas m' asseoir a cote d' elle. J' ose dire qu' elle a ete depitee. Elle a alors remonte presque toute la queue et s' est assise tout devant, et moi derrrr-ri-ai-ai-re, - a cote de ma chere collegue avec qui je ris de tout, et a qui j' ai explique la manoeuvre de l' etincellante hongroise entreprenante. C' est alors elle qui m' a regarde, dubitative, d' un drole d' air. J' ai donc attenue mon affirmation en evaluant ma certitude a 99 % ; puis a 95 % . Le trajet a dure 1 heure et demie. A cours du trajet, ma chere voisine de droite qui a du travailler jusqu' a un age plus avance qu' on ne croit, ( en tout cas beaucoup plus que moi ), m' en a raconte une bien bonne. Elle est retraitee depuis trois ans deja - mais elle a une capacite et un gout que je n' ai plus :  accepter de prendre des heures  supplementaires de mathematiques quand le Lycee Berg a besoin d' un ou d' une remplacante. Elle m' a raconte ce que la Hongroise entreprenante fait parfois sur la toile ;  c' est-a-dire avec Internet. Je connais ces possibilites. J' avoue que jamais de ma vie ne n' ai eu l' idee de me servir d' Internet de cette facon.  Mon evaluation sur sa tentative de s' asseoir aupres de moi une heure et demie au fond de car, - et a l' abri des regards - , ne fait plus aucun doute : 100 %.

Un nouveau guide local est arrive. Jeune. Elance. Grand. Sans cravate. Le col bleu ouvert. Parlant un anglais parfait pour le Francais que je suis. J' ai toute de suite tout compris. Enfin presque, n' exagerons rien. Disons 95 % . Sans doute moins. Certainement moins, meme. Mais ne se sous-evaluons pas. - " Dou you andeurstand ? " - : " Yeees " Mais l' essentiel a mes yeux est encore ailleurs. Dans son humour et son ironie presents dans la moinde de ses phrases : un humour et une ironie de toute une vie. De survie. Encore plus decapants et corrosifs qu' une eau-de-vie. Une eau-de-survie.

Pour Descartes, le bons sens est la chose au monde la mieux partagee. Pour tout Lituanien, je suis sur que ce sont l' humour et l' ironie. Sur soi-meme et sur le monde.

Kaunas a toujours ete une ville a part. Les "immigres" ont toujours ete tres peu representes dans cette ville.Toujours tres peu de Polonais, encore moins de Russes. Pour les Allemands, c' est plus complique. Sans doute plus complique. Certainement, beaucoup plus complique. Aujourd' hui, les etrangers a Kaunas sont moins de 10 %. Certainement beaucoup moins.

La premiere question qu' une des membres du groupe a posee sur le parking ou nous devions le rencontrer pour la visite guidee de sa ville, Kaunas, a ete de savoir ou l' on pouvait trouver des toilettes. Plus de la moitie du groupe est donc partie faire un petit pipi a l' autre bout du parking. Pour meubler le temps et nous aider a patienter, notre guide que je n' ose appeler divin, s' est lance a nous raconter diverses annecdotes humoristiques sur l' origine du mot Litas, qui est le nom de la monnaie du pays. Puis sur les eaux de la ville. Celles des rivieres qui entourent Kaunas, celles qui  envahissent et inondent aux printemps les champs, les caves et les maisons, du rez-de-chaussee au premier etage selon les annees, les eaux du ciel qui tombent jours et nuits, saisons apres saisons, quels que soit les envahisseurs, que ce soit les Suedois d' autrefois, les Polonais du debut du siecle, ou les plus feroces d' entres eux , les Sovietiques diriges en leur pays par le Diable, sans doute le plus terrible que la terre ait porte : Staline. Un retraite ( dont l' epouse a du etre hospitalisee un jour ou deux mais qui etait a nouveau parmi nous pour cette journee a Kaunas ), - et qui riait a tout rompre a chaque fois que l' humour et l' ironie decapants de notre guide apparaissait -, a lance : - " Et Hilter ! " . Le guide n' a pas tout de suite repondu. Ses levres se sont serres. Est-ce ses yeux  qui ont cligne, ou lui qui a volontairement cligne plusieurs fois les yeux avant de repondre, je ne sais. Mais il a precise dans son anglais bien a lui - et qui eait encore plus lent et plus distinct pour bien se faire comprende de tous -, qu' il etait clair que tous les Lituaniens etaient contre les Polonais ou contre les Russes, - et surtout contre  les Sovietiques -, mais que vis-a-vis de Hitler, certains pouvaient etre contre, mais que pour certains autres, ca dependait. C' etait difficile a dire. C' est alors qu' il a precise qu' il y avait a notre programme la visite d' un musee pas comme les autres : le musee des 3.000 diables. Et que Hitler y etait. Et Staline. Puis il est revenu a des anecdotes humoristiques plus legeres pour attendre mes collegues qui avaient du faire pipi avant de commencer la visite. Autrement dit, uriner. Ce que chacun de nous doit necessairement faire plusieurs fois par jour.

Des leur retour, la visite a commence. D' un veritable pas de senateur a la retraite, comme on peut dire en francais. Afin que tout le monde puisse suivre. Il est possible que la phrase qui va suivre soit une digression inutile, mais je ne peux m' empecher de citer ce proverbe vietnamien que certains considerent encore et peut-etre toujours indochinois : " C' est le boeuf le plus lent qui boit l' eau sale du fleuve." 

C' est ainsi que nous sommes arrives devant une eglise de style gothique flambloyant du XVe siecle. Il ne reste rien. A la place des vitraux, des briques couleur terre ravagee et sale cerclees parfois de fil de fer pour les maintenir les unes sur les autres. D' une laideur a hurler. L' interieur est encore plus devaste. Sur les murs, quelques couleurs permettent d' imaginer les fresques que les moines et les fideles d autrefois ont pu contempler durant plusieurs siecles lorsque l' eglise etait ouverte a d' autres pelerins que les touristes de la culture de masse culturelle du XXIe siecle naissant dont je fais partie. Une maquette - a model in english - mais "maquette" dans l' anglais du guide et pour le touriste francais que je suis, -  montre que l' eglise etait entouree de monastere(s ?)  frequente(s ?) par des moines. Il ne reste rien. Absolument rien.  Les batiments ont ete occupes par les soldats de Staline. - " Ce qu' il faut - a precise le guide a notre attention - c' est se souvenir qu' autrefois c' etait une eglise".

De notre pas tranquille qui permettait a tout le monde de suivre et de sentir que personne n' etait exclu , nous avons gagne des rues pavees bordees de petites maisons qui ne payaient pas de mine mais  visiblement habitees, eclairees et certainement bien chauffees l' hiver.  Puis une place aeree. Devant un batiment que je ne saurais decrire, un couple de jeunes maries se faisait photographier. La mariee etait en blanc ; l' homme en complet noir trois pieces. Nouvel humour du guide sur les noms portes par le mari, par sa femme devenu son  epouse, ceux de ses enfants, fille et garcon. - " C' est comme en Hongrie ! "  a dit l' Hongroise. J' en ai profite pour  m' eloigner, et prendre  plusieurs photos de tout le groupe, en prenant soin que toute la tete du guide lituanien et sans doute de Kaunas domine l' ensemble de nos tetes de touristes et le dos jaune eclatant du vetement de pluie de la veloutee Hongroise.

C' est ainsi que nous sommes arrives a la cathedrale, pleine de monde. Pour la visiter, nous avons eu droit a cinq minutes. Je suis sorti apres deux minutes. J' exagere peut-etre. Disons trois. J' ai alors achete un depliant de 7 cartes postales a un vendeur a la sauvette parce que la cathedrale ne s' y trouvait pas. Sachez qu' il vaut mieux lire les mots que j' ecris que de vouloir lire entre les lignes.

Et je crois bien que j' ai donne pour la premiere fois de ma vie une piecette a un mendiant agnenouille devant l' entree d' une eglise.

Puis nous avons gagne le musee des 3.000 diables. Pendant toute sa vie, Antanas Zmuidzinacius a collectionne les representations du Diable de monde entier. De Belgique. Du Venezuela. D' absolument partout. Tous plus souriants les uns que les autres. Malins. Enjoues. Diaboliques a souhaits. De vrais diablotins dont personne ne peut  arreter les diableries enfantines ou sardoniques. Lucifer made alcohol from the she-goat's urine. God gave people a permission to drink two glasses of alcohol, one to God, the second one to oneself, the third one to the devil. When the man drinks the third glass his throat starts burning. Therefore the name "five-water" for vodka was created" . J' ignore qui a ecrit ce texte qui accompagnait une petite sculpture de bois. Il est possible qu' elle soit  du collectionneur lui-meme. La censure etant la chose la plus repandue au monde, il est necessaire de la detourner pour survivre. Les artistes de grands renoms comme Franscico Goya ou Verdi l'ont fait a merrveille. Chacun, plus  modestement, doit pouvoir le faire. Quant les circonstances de l' Histoire avec une grande H vous y obligent, c' est une necessite. Pour tous les Lituaniens,  je suis sur que c' est desormais un art de vivre. 

D' avoir pu voir Kaukiu balius ( = Un ballo in maschera = a masked ball = Un bal masque )  a Vilnius dans une mise en scene ironique au diable est  absolument prodigieux. Au troisieme acte, les amants, deguises en grenouille verte et noire, et chausses de bottes, pataugeaient dans l' eau veritable d' une mare parsemee de nenuphars. Au dernier acte, hilares, tous les chanteurs avaient des costumes differents de toutes les couleurs que Dieu peut imaginer. Alors qu' aux quatre autres, il n' y avait, nuances mises a part, que du noir et du gris.  Peu me chaud de vous les decrire.

Au retour, sur l'autoroute, le car s' est arrete a une rasteplatz. Je vous certifie que je n' invente rien. Les decors, les serveurs, la musique, le snaps, la biere et ce qu' il  y avait dans votre assiette n' etaient pas allemands mais autrichiens. 

 

 

 

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10 mai 2007 4 10 /05 /mai /2007 00:57

Cette journee de mercredi etait la journe libre. Un soleil radieux brillait dans un ciel magnifiquement bleu. Soleil qui meme, daignait chauffer, ce qui, mentalement, me fit du bien pour soulager un peu mes jambes fatiguees et mon dos meurtri grace a l' appui de l' umbrella de l' hotel que j' ai toujours avec moi. Je l' utilise en effet avec grand profit comme canne de marche comme d' autres utilisent des batons reglables de skis. 

Des le matin de la veille j' avais souhaite visister la musee du KGB avec la merveilleuse guide ironique sur elle-meme et son sujet. Mais elle etait prise avec un autre groupe de Norvegiens, justement avec ce musee du KGB a son programme. Elle a donc decline l' offre. Notre guide habituelle tres competeante, et au sourire eclatant  nous a donc propose une excursion de substitution :  l' interieur des eglises du premier jour.  Quatre parmi les 35 de la vieille ville. Je n' avais absolument pas envie d' y aller. Mais j' ai tout de meme attendu jusqu' a 10 heures tapantes pour me decider ou non de me meler au groupe. Notre guide n' a prononce que cinq et six phrases, ce qui m' a aussitot decide a dire oui. Ce que j' ai dit en deux phrases a notre guide souriante et competante. - : " Merci !  C' est gentil " m" a-t-elle repondu. Ma nouvelle reponse de deux mots de politesse n' a pas d' importance.

Nous avons commence avec la premiere eglise-cathedrale juste en face de notre Hotel Marbre Residence. Une eglise-cathedrale orthodoxe russe de la Vierge Marie Assomption - ou quelque chose comme ca -. Comme un eglise orthodoxe russe : beaucoup de peintures de morts, de patriarches , de prophetes. A part nous, l' eglise etait pratiquenment vide. Je n' ai vu qu' une seule femme agenouillee, seule et agee. A peine deux oux trois bougies allumees. Les Russes a Vilnius aujourd' hui sont tres peux monbreux. Ils n'ont donc pas de Patriarche. Pour feter leur Noel orthodoxe, fixe au 6 janvier si j' ai bien compris, notre guide - qui etait presente ce jour-la en cette annee 2007 - a precise qu' ils avaient fait appel a un Patriarche de Moscou et que les jeunes etaient nombreux. L' office dure plusieurs heures, les fideles sont debout et s' agenouillent souvent. La hongroise, qui parle tout le temps, avait pris l'initiaive de prendre la parole devant les icones. Il n' y avait, pour l' ecouter au debut, que deux peles et trois tondus. A la fin, presque tout le groupe etait autour d' elle, sauf deux ou trois tondus, dont moi. A la pause-cafe dans un cafe pris dans l' artere principale qui correspond  a la Karl Johann d' Oslo, quelques heures plus tard, alors qu' elle s' etait arrange pour s' asseoir a cote de moi, j' ai compris que j' avais eu tord de l' ignorer. Elle possede un atelier a Hoevik, et peint elle-meme : des oeufs, des icones decores avec de l' or 22 carats, des chales en soie, des cravates, des assiettes en porcelaine, etc. Femme interessante qui devore les hommes des yeux, et qui les remarquent quand  ils portent des cravates. Tous les hommes lituaniens du cafe qui consommaient, entraient ou sortaient, portaient une cravate. Sauf un.Tout en expliquant avec maints details sa vie a qui voulait l' endendre ( avec mari malade pendant quarante ans, ses problemes de garde-malade, sa vie de femme seule depuis le deces de son mari, ses insomnies pendant lesquelles elle peint ), elle n' arretait pas de me titiller par des remarques aussi directes du genre : - ' T'es un homme qui m' interesse" .  J'ai alors repondu cette fois-la du tact-au-tac ; "J' avais r' marque " . Mes collegues de Berg ont ri.  - " T' es leur collegue ? "- : " Ouais ". - " On s' soutient bien " ajouta le professeur male du groupe de Berg accompagne de sa femme ". - : " Vous etes du meme lycee ? - : " Je connais Bernard depuis longtemps, precisa ma collegue femme de droite". - " Aahh !? "   Apres avoir repris sa presentation d' elle-meme et de ses activites diverses de femme desormais sans mari, elle fit un aparte en me regardant : - " T' es un homme exotique " - : " Oooh nooon ! Je suis treees ordinaire, treees terre a terre " . Mais collegues de Berg ont souri.  J' ai alors lance, pour detourner la conversation , car l' homme sans cravate se deplacait : - "Regarde ! Un homme sans cravate. Il doit etre un pretre." Elle le regarda moins d' une demi-seconde : " Non  Non !" - : " Je m' en doutais un peu ", ai-je replique. - : " Ah bon ? " fit-elle en me regardant, sans comprendre.

L' eglise suivante etait l' eglise gothique des Bernardins.  C" est l' un des plus grands edifices sacres gothiques de la ville de Vilnius qui, au XVII-XVIII siecle, a acquis des traits de style Renaissance et baroque.  C' est la premiere fois de ma vie que je vois une eglise gothique aussi delabree : les fresques sont totalement illisibles a part quelques traces, ici ou la, de peinture rouge ou ocre ;  d' enormes impacts de balles et d' obus enlaidissent les colonnes ;  tous les vitraux sont brises, des gravats trainent aux pieds des piliers ; mais il y a  un nombre considerable de bancs en bois installes en quinquonce, comme si on avait voulu dessiner une feuille d' arbre et ses rayures pour monter la vie d' une branche d' arbre renaissante. La vie. La ferveur. La foi. La Resistance. L' Esperance. Melange etonnant de ruines et de forces de renouveau. Cet ancien cloitre dans lequel les moines en leur temps faisaient entendre des chants et des prieres, a ete ferme pendant l' occupation sovietique et a servi de local pour l' Institut des Beaux Arts. Les freres franciscains l' ont reprise depuis, et se refusent pour le moment a la restaurer. En janvier 2007, notre guide a pu constater que la creche vivante avec des moutons, un ane et des boeufs assis ou debout sur un lit de paille couvert de bouche et de crotin, etait toujours la, et que l' eglise etait toujours pleine de monde. Pour se mettre a l' unisson et respecter la ferveur des fideles de l' eglise d' a cote qui celebrent a leur date le Noel orthodoxe, la creche romaine et catholique reste la jusqu' a la fin des celebrations ortodoxes russes.

Tout contre elle, se trouve l' eglise Sainte Anne. La facade exterieure est imposante et personne ne peut pas ne pas la voir :  de style gothique tardif flamboyant. Impressionnante au possible. Composee de briques de trente trois configurations differentes pour obtenir tous les effets possibles Consideree comme l' un des batiments les plus celebres de Vilnius. Vraiment impressionnant. L' interieur, compare a la grandiose et pompeuse facade exterieure, fait riquiqui. L' eglise Sainte Anne et l' eglise des Bernardins representent deux mondes rigpoureusement differents.  Deux eglises gothiques dont les pierres se touchent presque, edifiees sensiblement a la meme epoque - seconde moitie et fin du XVe siecle -,  et totalement a l' oppose. Une meme foi. Deux syles et deux pratiques. Et pourtant toutes deux vivantes et remplies de fideles tous les jours. Vivantes et  frequentees aujourd' hui. Qui montrent de maniere saisissante la difference qui existait autrefois entre la vie dans un cloitre et la vie d' une paroisse. 

La derniere eglise visitee en cette fin de matinee encore ensoleille, mais au ciel desormais plein de nuages, (de merveilleux  nuages ), - que les rafales de vents faisaient avancer a un vitesse comparable a celle de plusieurs chevaux au galop et presqu' emballes -, etait la catherale, en partie visitee le premier jour. Facade ripolinisee blanc casse. Des traits style renaissane, puis baroque, puis pur style classique representatif dans toute la Republique unie polono-lituanienne. Des colonnes genre de celles de l' eglise de la Madeleine a Paris. Avec derriere - ou devant - une tour bizarre assez basse faisant penser a un phare nain de bord de mer, - ou plutot a un monstre du moyen-age qui,  n' arrivant pas a cracher des flammes , ne montrerait qu' un bout de langue a peine rose et pateuse a souhait. D' une laideur sans pareil. C' est le clocher. Il fallait que cela soit dit.

Cette etrange cathedrale a ete fermee par les autorites sovietiques. Puis utilisee comme galerie de peinture. Elle appartient aujourd' hui a l' Eglise catholique. Ses sous-sols contiennent des restes architectoraux qui datent probablement des XIIIe-XIVe siecles. Si j' ai bien compris, ses vestiges ont ete decouverts lors de l' inondation  de 1931. C' est la que se trouve la plus ancienne fresque lituanienne connue : un Crucifix avec la Sainte Vierge Marie et le saint Jean. Magnifique, mais difficile a voir a cause d' un mauvais eclairage. Elle daterait de la fin du XIVe siecle ou du debut du XVe.

Deux ou trois gouttes de pluie se sont mises a tomber alors que le soleil brillait toujours a travers quelques nuages qui traversaient le ciel au galop. Le groupe s' est scinde en plusieurs sous-groupes pour prendre des directions differentes. Mon propre groupe s' est a nouveau scinde en deux , certains se contentant d'un gateau et d' une tasse de cafe, d' autres voulant quelque chose de plus consistant. J' ai longtemps attendu ma premiere Kalnapilis. L' accentuation est sur la deuxieme syllable. Je m' etais entraine deja dans l' avion : Kalnapilis. Egalement au restaurant charmant d' hier : mais mes voisines d' alors voulaient soit un verre de blanc, soit une bouteille de rouge de la maison (=husetsvin). C' est dans ce cafe de la rue pricipale de Vilnius et correpondant a la Karl Johann d' Oslo ou aux Champs Elysees parisiens, que j' ai appris que j' etais exotique. Kalnapilis. Kalnapilis. Quand la tres jeune serveuse aux petits seins biens fermes et tendus, aux fesses menues et dont la peau du ventre apparaissait a peine derriere le lisere de son corsage blanc cache en partie par un gilet noir elegant, c' est ma voisine de gauche hongoise, qui remarque les hommes a cravate, qui a ete servie la premiere. Mon tour a venu juste apres : " a salad with chicken and vegetables. And a big beer Kalnapilis. Je l' ai attendue longtemps, ma Kalnapilis, mais qu' elle etait bonne. Je l' ai sifflee en moins de deux. J' attendais patiemment mon poulet salade. La jeune serveuse surveillait la salle du comptoir.  Quand son regard s' est tourne vers notre groupe, j' ai souleve ma choppe vide. Je n' ai pas attendu longtemps ma seconde Kalnapilis. Quand j' ai recu mon poulet salade, j' ai eu droit a un magnifique sourire.

En sortant, un grain invraissemble s' est mis a tomber. Avec des rafales de vents pas possibles. Impossible de tenir son parapluie ouvert. Les  deux viles de Bergen et de Bodo reunies dans un espace de temps de quelques secondes. Puis a nouveau le soleil moins de dix minutes apres. Ce debut de journee a Vilnius, un mercredi de printemps ensoleille puis venteux et violemment pluvieux restera, je crois, inoubliable.

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9 mai 2007 3 09 /05 /mai /2007 00:05

Comme la veille, la journee a commence a 10 heures tapantes,  heure locale. L' exactitude... etc. L' objectif touristique etait l' ancienne capitale moyenne-ageuse de la Lituanie Trakai, celebre pour son chateau fortifie depuis les annees 1300 et sans aucune utilite defensive des le milieu du XVe siecle. Il a surtout servi de prison au cours des siecles. Il a ete restaure a partir des annees 1960, c' est-a-dire pendant l' occupation sovietique du pays. C' est aujourd' hui un musee aussi constestable que la restauration elle-meme. Il contient des tresors heterocliques aussi laids les uns que les autres ; du XIVe siecle au XXe siecle : des armures, une cotte de maille, des piecettes, une chope de biere venant d' Allemagne, une caisse en bois venant de Paris pour porter des chapeaux sans preciser si c' etait pour un ou plusieurs chapeaux de femme ou un chapeau haut de forme d' homme, un Bachus horrible en bronze du XIXe siecle venant d' Angleterre, etc, etc, etc. Absolument n' importe quoi. Le guide de cette forteresse ne peut etre choisi par les leaders des groupes independants venant de l' etranger comme le notre. Il est impose par les autorites locales. Notre guide etait donc une guide lituanienne que je qualifierai d' assermentee. Elle parlairt anglais comme une Kalachnikov. Une hongroise de notre groupe que personne ne connait car c' est la premiere fois qu' elle s' est jointe a nous, et qui parle tout le temps pour ne rien dire, a essaye de la faire parler moins vite apres seulement trois phrases et moins d' une minute. La guide imposee par les gestionnaires du chateau l'a mitraille du regard, et a continue a pale comme si de rien n' etait. A ma grande surprise, j' ai pu comprendre certaines de ses explications, si je faisais l' effort de l' ecouter. Un impressionnant laius pour tout dire. Ses non-dits sur les divers pays occupants de la Lituanie, notamment la Pologne de 1918 a 1940, et l' Allemagne nazie de 1940 a 1944 en disait plus que ses explications. Sans parler du dernier pays occupant, l' ex-Union sovietique. Au premier etage, se trouvait une salle d' apparat-salle-de-spectacle-de-reception-de-concerts qu' il ne fallait par prendre pour une chapelle. Il fallait  que cela soit dit. Elle l' a donc dit. C' est d' ailleurs la seule chose que j' ai compris sur cette salle. Les bancs d' eglise de cette salle etaient tres confortables. Comme pour prier dans une chapelle.  J' ai pu ainsi reposer mon dos. La belle guide a haut debit accelere a fini son laius en disant : " It's finish". Il a donc bien fallu se lever. Ce que tout le monde a fini par faire, lentement et peniblement. 

Fini pour fini, j' ai desire pisser. J' ai du payer 1 Litas. Le billet est magnifique. Il represente le chateau fort restaure en noir et blanc. A conserver comme souvenir imperissable. L' entree des pissotieres etait gardee par une femme au sourire aussi accueillant qu' une porte de prison. Visite inoubliable s' il en fut.

Cette journee du 08 mai n' etait pas chomee, comme d' ailleurs en France ou en Norvege. Je n' ai cependant pas enregistre si les drapeaux lituaniens flotttaient au vent gorge de pluie sur les batiments officiels ou publics. La pluie fine et silencieuse avait certainement commence a tomber bien avant 7 heures de matin, heure a laquelle j' ai commence a prendre mon delicieux petit dejeuner, d' abord seul, puis apres vingt ou trente minutes, avec la compagnie  des deux dames les plus agees du groupe. L' une d' elle, que je ne nommerai pas, n' a pas manque de me faire remarquer deux fois de suite que je devais etre attractif car j' etais le seul homme du groupe - jeune de surcroit - a ne pas etre accompagne d' une compagne ou de sa femme. Ses yeux, en me disant cela deux fois, etaient  a chaque fois legerement detournes ; mais, il me semble, brillants d' envie. D' envie et de plaisir meles. Meme s' ils etaient meles de deux facons differentes a chaque fois. Puis elle m' a demande si l' une des collegues de mon ancien lycee, jeune retraitee comme moi, et avec qui, - et a qui -,  je parle souvent en riant de tout, et que j' apprecie particulierement, etait separee, divorcee ou avait un ami. Ce a quoi je ne pouvais repondre qu' en partie. En me disant cela, son regard etait legerement moins detourne que les deux fois precedentes. Puis elle s' est mise a parler d' elle meme, seule avec son amie qui l' accompagnait. Son regard etait encore different, certes toujours detourne, mais intense malgre sa voix legerement  chevrotante.

L' apres midi de la veille avait ete magifique. Un soleil radieux avait pris possession de la ville et du ciel. Mais le temps n' etait deja plus le meme en fin d' apres-midi ; et a l' heure ou nous devions nous rendre  a l' un des charmants restaurants de Vilnius comme le precise notre programme par ailleurs tres precis - l' Hotel Shakespeare  -, la pluie s' est remise a tomber. Fine, chaude, apaisante. Pendant le repas, il s' est mis a pleuvoir des cordes. Je m' abstiendrais d' utliser une expression francaise plus imagee, mais quelque peu vulgaire qui ne convient guere pour cet hotel charmant. Les murs etaient decores de livres relies de diverses couleurs ternies : rose pale et delave, vert sale, noir poussiereux. Certains livres etaient plus recents, de tailles plus grandes et affubles de couvertures criardes legerement dechirees. Livres faisant a mes yeux tapisserie ; dont on a voulu se debarrasser. Faisant tapisserie comme certaines femmes timides ou beaucoup moins jeunes - et que l' on n' ose pas dire laides -, font tapisserie dans une salle de bal d' une ville de province francaise : resignees, les jambes serrees, les mains sur les genoux . Des gravures montrant des fiacres ornaient plusieurs murs. Des jeunes femmes aux toilettes legeres etaient assises a l' arriere de chaque fiacre. Les chevaux trottaient, la criniere  au vent. On aurait pu s' attendre a ce que de lourdes tentures lourdes attenuent nos voix de retraites de professeurs norvegiens. Il n' en etait rien. Les immenses vitres des fenetres sans aucun rideau montaient jusqu' au plafond.  Le gris du ciel penetrait ainsi dans la salle animee du restaurant. Les conversations allaient bon train. Les rires fusaient de partout. La pluie tombait de plus en plu dru. Deux fumeurs ont du attendre longtemps pour allumer leur premiere cigarette. La pluie a fini par s' arreter. Quand nous avons tous quitte ce charnant hotel Shakespeare, il ne pleuvait plus. Depuis que je suis a Vilnius, je ne peux m' empecher de penser au temps changeant de la ville hanseatique de Bergen, les sept collines en moins. 

Le repas dans ce charmant hotel fut exquis. Les vins, pour ceux qui comme moi acceptent de ne rien connaitre au langage des vins et qui ne savent ni parler de, ni parler des,  ni parler vin, etaient des vins tres raisonnables quant au rapport qualite-prix. Le faux champagne, il est vrai, petillait peu. Le verre de blanc que je me suis paye pour accompagner le saumon de l' entree ( mais n' etait-ce pas plutot de la truite de mer ? ),  n' etait pas tout a fait assez frais. La premiere gorgee du vin de la maison - un rouge espagnol - m' a laisse un minuscule plaisir digne d' un primeur qu' une de mes voisines qui parle bien francais a qualifie en norvegien de fersk ( = jeune ),  et que je qualifierais plutot de vert. Autrement dit un primeur sans qualite, et de plus, pas assez frais a la premiere gorgee ;  et trop tempere par la suite apres avoir fallu attendre le plat de resistance : un pave de viande trop rose pour ma voisine de gauche, un peu trop cuit pour ma voisine de droite et a point pour moi qui avais faim. Le tourisme culturel, ca creuse. Mais on ne discute pas  des couleurs. Ni des gouts, dit-on. Un repas cependant exquis ; et qui plus est, dans un hotel de charme tapisse de livres et possedant un bar-bibliotheque, comme le feuilleton debile norvegien Hotel Cesar que j' aime regarder par desoeuvrement sadique, a un Cafe Baudelaire dans son sous-sol.  

Le trajet du matin vers le chateau restaure de la ville de Trakai n' a dure que 30 a 40 minutes. Le paysage ruisselait de pluie :  un paysage verdoyant, paisible, fertile et accueillant a tous les vents. Certainement un peu moins accueillant a tous les envahissseurs quels qu' ils soient, notamment ceux qui possedaient des armees rapides, puissantes, modernes et motorisees comme l' armee nazie et l' armee rouge, et que la memoire de chaque lituanien n' a pas encore oublie(e)s. Mais comment s' opposer a des chars nazis comme a ceux des sovietiques quand on habite un pays de plaine, verdoyant et aussi accueillant que la Lituanie de toujours ? 

Cette matinee s' est prolongee par une collation locale simple fort bien venue. La petite pluie fine et persistante etait toujours la. Le chateau restaure se trouvant au milieu de deux minuscules iles du magnifique lac Galve, il a fallu re-emprunter les deux ponts de bois fort glissants . Une collegue ferue d' histoire et marchant tres difficilement, a fait remarquer a plusieurs d' entre nous les deux chants dechirants d' un cygne blanc solitaire. Plutot un cri de desolation m' a fait remarquer plus tard une autre collegue. Je n' ai rien entendu et n' ai vu qu' une tache blanche minuscule sans tete, car le cygne ne faisait que se luster le corps. La brume calfeutrait la totalite de l'horizon. Un paysage triste, de desolation, comme l' expression "chant du cygne" fait inmanquablement penser.  Et j' ai pense a la phrase d' Andre Breton que je tire totalement de son contexte et a laquelle je donne un sens que j' espere on me pardonnera dans ce pays qui a commence a vivre sa propre vie de jeune nation enfin independante : ' Va-t-on retrouver l' usage des larmes, des plus petites jumelles de theatre ? "

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