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31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 04:30

Pour exprimer sa douleur, les voies sont multiples. Le recours à la haute poésie, comme à celui de la grande peinture de tous les temps, est sans doute le meilleur et le plus sûr.. À vous d´en juger via Baudelaire, Brueghel l´Ancien, Hans Bol, Carlo Saraceni, Rubens, Matisse, Picasso, Chagall, Odd Nerdrum.

 

Ces malédictions, ces blasphèmes, ces plaintes,

Ces extases, ces cris, ces pleurs, ces Te Deum,

Sont un échos redit par mille labyrinthes ;

C´est pour les coeurs mortels un divin opium !

  img020

C´est un cri répété par milles sentinelles,

Un ordre renvoyé par mille porte-voix ;

C´est un phare allumé sur mille citadelles,

Un appel de chasseurs perdus dans les grands bois !

  img021

Car c´est vraiment, Seigneur, le meilleur témoignage

Que nous puissions donner de notre dignité

Que cet ardent sanglot qui roule d´âge en âge

Et vient mourir au bord de votre éternité.

   Baudelaire Les Phares in Les Fleurs du Mal

  OddNerdrum2

[illustration 1 Odd Nerdrum Aftenlandet / The Ultimate Sight / Déclin du soir (1984) ;

 illustration 2 Odd Nerdrum Homme avec une tête de cheval (1993) ;

 illustration 3 Odd Nerdrum Le nuage (1985)]

 

Lien :

 - Les chutes d´Icare de Brueghel l´Ancien à Matisse, Picasso et Chagall en passant par Hans Bol, Carlo Saraceni et Rubens.

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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 12:13

MatisseVuedeNotreDame

 

Grand coloriste, Matisse a été tenté, peu avant la première guerre mondiale, par l´abstraction. Il pousse alors la simplification géométrique à l´extrême. Ainsi sa Vue de Notre Dame, peinte en 1914, et que j´ai vue récemment au Museum of Modern Art de New York.

 

Les diagonales créent la profondeur ; les verticales et horizontales forment la structure abstraite. Hors d´atteinte, la cathédrale, reduite, mais bordée de noir menaçant, semble flotter  dans un ciel improbable. Seul espoir : le vert bosquet, accosté au mur nu de l´église, auquel s´ajoute un peu de blanc hiératique qui plane en nuages. Jamais la schématisation ne cessera chez Matisse de renvoyer au réel.

 

Liens :

 - Matisse parle ... par Aragon 

   - Le jardin des Lauves de Cézanne 

 

 

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10 juin 2011 5 10 /06 /juin /2011 13:05

MonetViewofVetheuil

 

Depuis bien dix jours, voire deux semaines, il ne fait que pleuvoir par chez moi. Je me console comme je peux ; je consulte ma mémoire et cherche sur mon écran les diverses toiles contemplées récemment au Metropolitan Museum of Art de New York. Ainsi, après la Femme à la serviette de Degas  (dont jai parlé hier), j´ai retrouvé une Vue sur Vétheuil que Monet a peinte en 1880. Elle m´était totalement inconnue ; je ne cesse d´y penser. 

 

Comme ces nuages, ces arbres et ce clocher invitent au repos.

 

Lien :

 - De la sensation impressionniste

 

[illustration Monet Vue sur Vétheuil 1880]

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9 juin 2011 4 09 /06 /juin /2011 12:21

DegasFemmeServiette-1894-98jpg

 

Degas n´a guère peint des paysages, n´appréciant que modérément le travail en plein air. Il préférait largement l´atelier, la retouche et la composition. Il n´a pourtant jamais cessé de travailler la lumière ni ses instantanés. Ainsi cette Femme à la serviette vue récemment au Metropolitan Museum of Art de New York. Esquissée en 1894 et retouchée en 1898 alors que Degas avait plus de 60 ans, elle montre la force de son souvenir devant cette jeune femme dénudée qui sort de son bain et dont le corps est perlé de gouttes d´eau. Mais elle montre aussi sa maitrise de peintre qui surajoute aux couleurs chaudes de la peau des coups de brosses et des griffures d´ongles pour mieux faire ressortir les stries irisées de lumière.

 

Autre lien :

 - Degas sculpteur I

    - Degas scuplteur II

 

[illuastration Degas Femme à la serviette 1894 ou 1898]

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16 mai 2011 1 16 /05 /mai /2011 12:20

Je suspends la mise au propre de mes notes prises récemment aux USA. J´ai plus urgent : mon appropriation des dernières toiles d´ Anna-Eva Bergman que je ne peux oublier :

                                                  AEBergmanFente

Épure des formes

Calme du noir                  

Scintillement des eaux            

 

Et plus encore :

Pureté du trait

Force du rythme

Beauté des couleurs

 

             *

Montagne au couchant

dans le ciel

et les eaux

 

Belle réalité 

que l´oeuvre impose

en incarnant 

symboliquement 

son invisibilité

 

Lien :

 - Rendre les armes à la spendeur

 

[Illustration : Anna-Eva Bergman Fente 1975 - Acrylique et feuille de métal sur toile]

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19 décembre 2010 7 19 /12 /décembre /2010 13:34

MonetLapie

Les paysages de neige en peinture sont relativement peu nombreux. Certains sont étincellants de lumière et de soleil, évoquant le bonheur d´un dimanche de repos à la campagne après une semaine de travail bien remplie. Ainsi La pie de Monet peint en 1868 (ci contre) . Du même Monet, Le Mont Kolsaas, sans soleil et plus froid, Claude%20MonetMontKolaasme rappelle mes Noëls en Norvège devenue mon pays d´adoption depuis bientôt quarante ans (à droite, peint en 1895)

 

Lien : Monet, trois effets de neige

 

Tout autres sont les paysages urbains de Maurice Utrillo (1883-1955), coloriste exceptionnel mais dont le style est difficile à classer. Le thème presque unique de ses tableaux est le paysage urbain, spéciallement le quartier de UtrilloPlaceduTertreMontmatre à Paris, ainsi que la banlieue pauvre juste derrière avec ses maisons de guinguois et souvent délabrées. Le jour est sans soleil, la neige jonchée de boue, les rares passants frigorifiés, les arbres rabougris et décharnés. Tous ne sont pas des chefs-d´oeuvre, mais prolongent sans le dire le Paris de Baudelaire.

 UtrilloRuedevillagesouslaNeige  

 

[illustration 3 : Utrillo Place du Tertre (reproduction-carte postale par lui-même. Année inconnue ) ;

illustration 4 : Utrillo Rue d´un village sous la neige (1916 ?)]

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29 octobre 2010 5 29 /10 /octobre /2010 12:39

RenoirBalançoire

La Balançoire de Renoir, peint en 1876, est un véritable instantané photographique. Il fixe un jeu de regards, d´abord celui de la jeune femme debout qui détourne les yeux, comme gênée de ce que, sans doute, lui dit le jeune homme de dos, et que surprend, étonnée, l´enfant de droite (sa fille ?), et plus encore l´homme dissimulé en partie par un arbre et que la femme ne voit pas mais qu´elle soupçonne ne pas être loin (son mari ?). La lumière, chatoyante, illumine le tout : le soyeux des vêtements, la terre du chemin, le vert tendre des feuilles, le brun coloré des arbres.

 

Bon connaisseur de la peinture du XVIIIe siècle, Renoir reprend à son compte un tableau qu´il ne peut ignorer : Les hasards heureux de l´escarpolette, plus simplement appelé L´escarpolette que Fragonard a peint sur commande un siècle plus tôt en 1767. Mais la tonalité est tout autre. FragonardEscapoletteMadame, jeune et souriante, écarte les jambes et laisse entrevoir ses dessous. Affriolé, le mari est aux anges et apprécie le zèle avec lequel l´homme de droite, sensiblement plus âgé, "met en branle" Madame assise sur son escarpolette, et qui, grisée par le vent et la vitesse, se prête au jeu avec complaisance. Sans oublier l´enfant-statue de la droite, qui, malgré son doigt dressé devant la bouche, qui semble aussi apprécier...

 

Renoir, qui, dans ses années d´apprentissage de peintre, apprit à reproduire sur porcelaine des scènes champêtres du temps de La Pompadour, ne pouvait pas ne pas connaître ce tableau désinvolte. L´influence est manifeste, mais le côté égrillard et libidineux est gommé et laisse percevoir une sensation simple et légère. Les temps ont bien changé. Et c´est ce qui est fascinant dans la comparaison de ces deux instantanés qu´un siècle sépare. Les jeunes gens de Renoir se détentent sans malice, même si on ne peut totalement exclure une scène de séduction légèrement ambiguë. Tout autre est la scène esquissée par Fragonard : elle décrit sans détour la salacité qui pouvait alors exister parmi certains représentants de la plus haute société. Les deux sont pourtant très représentatifs de leur temps : Fragonard peint une société qui s´achève - et qui l´amuse - mais que plus personne aujourd´hui n´envie vraiment. Renoir annonce au contraire une nouvelle ère, faite de détente et d´insouciance ouverte à un plus grand nombre et notamment les ouvriers, commerçants et employés qui commencent à profiter au mieux de leurs journées de repos en se rendant les dimanches sur les bords de la Seine ou de la Marne pour canoter ou danser : ce qui un peu plus tard, sous la IIIe République,  malgré les immenses tensions et la guerre qui couvait, sera ce que les livres d´histoire continuent à appeler "La Belle époque". Ce qui explique sans doute pourquoi Renoir est si apprécié aujourd´hui, alors que Fragonard, lui, est quelque peu oublié. Mais tous deux, chacun dans son style, représentent un aspect essentiel de leur siècle : une douceur de vivre et la recherche des plaisirs.

 

Lien :

 - De la sensation impressionniste

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26 octobre 2010 2 26 /10 /octobre /2010 10:48

 

Goya-Caprices43

 

 

 

Qui ne connaît Les Caprices de Goya ? Et ce dormeur qui est lui-même, assiégé par un essaim de chauves-souris, véritables visions qui le harcellent jour et nuit ? Les révélations de WikiLeaks sur les exactions des troupes américaines en Afganistan ne sont-elles pas du même genre ? Ne montrent-elles pas, comme Les Caprices de Goya, que "le sommeil de la raison engendre des monstres ?"

 

Lien :

 - Les fantômes de Goya

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20 octobre 2010 3 20 /10 /octobre /2010 12:20

 

ImpressionnismeFilSeine

L´impressionnisme au fil de la Seine, des Editions SilvanaEditorial (Musée des Impressionnismes, Giverny, 2010, 143 pages, 29 € ), est un catalogue d´exposition et un très beau livre à feuilleter ; mais que les textes qui sont joints sont décevants ! Ils n´apportent pas grand-chose sur la peinture elle-même ; ils se contentent de donner sur les lieux fréquentés par les peintres des précisions géographiques ou démographiques. Mais les reproductions,SisleyJourDeBrouillard elles, sont magnifiques car elles font découvrir des peintres peu connus, voire inconnus (en tout cas de moi), mais qui ne manquent pas d´intérêt comme ArmandGuillauminArmand Guillaumin, Theodore Robinson, William Leroy Medcalf ou Louis Hayet. À cela, s´ajoute en annexe la biographie succinte des peintres rassemblés.

 

Mais quelle drôle d´idée de mettre en couverture, de Georges Seurat, La Seine à Courbevoie (Bords de l´eau, 1885), car si un peintre a contribué à étouffer la spontanéité impressionniste c´est bien Seurat par son souci de la composition et la technique du pointillisme.

 

Liens :

 - De Seurat : étude pour "Une baignade à Asnières"   

    - De la sensation impressionniste

 

[ Illustration de droite : Alfred Sisley Jour de brouillard à Saint-Mammères, vers 1880;

illustration en bas à gauche : Armand Guillaumin Quai de Bercy, vers 1881]

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19 octobre 2010 2 19 /10 /octobre /2010 13:57

GauguinAutoportrait

Monet à Paris, Nicolas de Staël à Martigny (Suisse), Gauguin à Londres. Que n´ai-je les reins assez solides pour me rendre en tous ces lieux. Je me rabats donc sur ma bibliothèque et le Net.

 

Je ne sais si de Gauguin j´aurais pu voir à Londres un autoportrait de 1889. Mais de tous ceux qu´il a peints, c´est celui que je préfère ; dans une attitude ironique et provocante, il est comme un saint, sûr de lui, et qui tient entre ses doigts le serpent du savoir. Quelle force arrogante ! Et quelle maîtrise insolente et tranquille que renforce l´association violente du jaune et du rouge.

 

Liens :

 - De Gauguin : Double portrait d´enfants

 

   - De la sensation impressionniste

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