Aucune emphase dans le recueil de Jean-Marie Barnaud Fragments d´un corps incertain, mais la simplicité du vers libre (Cheyne Editeur, 2009, 73 pages, 15 €). Le corps, vieilli, est présent de bout en bout. Aucun malentendu : l´âge venant, on ne peut que faire les comptes et mesurer le temps qui fuit :
On croit qu´on vieillira doucement
qu´on finira sa course
à bout de souffle
Un filet d´eau
qui se perd dans le sable
Mais non
La bête de l´âge
vient d´un bon sur la scène
elle déchire à l´envi
la robe du patriarche
Mais c´est aussi ouvrir les yeux et dire l´apaisement que procurent la mer qui bruit, la caresse sur la main, les voix qui se lèvent, le regard qui éclaire, les lèvres qui sourient, l´astre la nuit :
Passer est le lot le plus simple
Passer
et cependant rendre les armes
à la splendeur
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[illustration Anna Eva Bergman Astre dans la nuit (1969)]