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3 mars 2007 6 03 /03 /mars /2007 02:53

Giacometti, La rue d´un seul, suivi de Visite fantôme de l´atelier, de Tahar Ben Jelloun, Gallimard, 2006, illustré de reproductions de bronzes ou de diverses photographies de crayons sur papier ou autres, s´ouvre sur un texte magnifique écrit à Tanger en août 1990.

Tahar Ben Jelloun, dans ce texte, est comme un poète, un couleur de bronze avec les mots qu´il emploie. Il remplit l´espace de la page comme Giacometti fait occuper ses figurines dans un espace de liberté. La première impression est d´abord une silhouette, une apparence ; puis une démarche, une attitude ; et puis, subitement, comme un éclair qui troue l´espace de sa fulgurance, une détresse ; celle d´un homme, d´un chien, d´un émigré apercu dans le métro ; ou la stature de Samuel Beckett ; la présence de Jean Genet ; la grande tête de Diego ; dans la grisaille de son atelier du quartier populaire du XIVe arrondissement de Paris qu´il a occupé toute sa vie.

Magnifique.

Ce premier texte est suivi d´un second écrit à Paris en juin 2006 après la disparition de Giacometti en 1966. Il n´a pas la puissance du premier. Il habille un peu trop l´apparence.

Restent le papier, le format, les reproductions, la marche de la décrépitude du temps ou le passage du souffle de la violence dans l´Histoire.

Très beau.

 Le chien : "Je suis ce chien // tête basse / qui tend / vers / le sol // avancant / dans le / mouvement / des pattes / qui foulent / le sol // sans but / flânant // chien / qui erre // chien / cabot / bâtard / ou humain / quelle différence // je suis / ce chien / nous sommes / des chiens // seules / les courbes / changent / l´échine / plie toujours / s´arque / s´affaisse // vers / le soi / vers / le peuple / des morts."

 

 

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20 février 2007 2 20 /02 /février /2007 13:48

C´est à Régis Boyer que l´on doit la traduction et la présentation de quelques 100 poèmes d´Ibsen. Ibsen est d´abord et avant tout un dramaturge , surtout connu en France pour avoir écrit Peer Gynt et Une maison de poupée. Mais il nous a laissé des poèmes qui ne sont pas négligeables ( Les Belles Lettres, 2006 ). Ce sont surtout des poèmes de circonstances, purement personnels, mais aussi écrits à l´occasion de la disparition de grands Norvégiens, Suédois ou Danois de son époque, ou lors de diverses commémorations. Plus d´un évoque la gloire de la Norvège du temps de sa splendeur et de sa grandeur lorsque les Vikings, ces explorateurs et marchands, sillonnaient  ( et non écumaient ) les mers du monde, et auraient pu rencontrer des "revenants" , ces "morts-mal-morts" que sont les "draugs".

La Nature, la lumière du Nord et les oiseaux y sont célébrés. La mer aussi, qui " n´est jamais houleuse au point de proscrire la beauté ". Il ne craint pas de se hisser " Sur les hauteurs ", sans doute son  chef d´oeuvre.

Certes, ce recueil s´adresse surtout aux inconditionnels du grand Norvégien, mais aussi aux curieux désireux d´emprunter des sentiers escarpés. 

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