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10 juin 2008 2 10 /06 /juin /2008 12:34

Je sais deux petites filles plus sages que les sages.

La journée s´achevait mais le soir n´était pas encore installé. Les sourires disaient le plaisir mais leurs regards d´enfants annonçaient que ce présent serait bientôt passé.

Le Papa et la Maman de l´une s´étaient mariés, et, rayonnante, elle avait été demoiselle d´honneur. Mais maintenant, les deux cousines pensaient à enterrer l´oiseau en cette fin d´après-midi où les arbres, avec leurs jeux mouvants de taches d´ombre apaisante, rafraichîssaient le bonheur du soir. 
       
Sur une feuille de papier, elles avaient fait un dessin. Un pierre oblongue le recouvrait ; et sur cette pierre de granit aux couleurs multiples, elles avaient posé un bouquet de fleurs des champs.
  
      
Comment ces deux petites filles de 4 ans et demi, liées par des liens familiaux et amies de jeux, pouvaient, dans le calme d´une journée qui s´acheminait vers le soir, mêler le beau au tragique ? Laquelle des deux s´était mise à penser à l´oiseau mort qu´il fallait avant la nuit enterrer le jour d´un mariage ? Comment étaient-elles passées ainsi à la plainte après la consécration du jour ? Sentaient-elles comme moi ce moment de l´enfance " intervalle entre monde et jouet " dont parle si bien le poète Rainer Maria Rilke traduit par Philippe Jaccottet ?





Puis, sans aucune transition ou presque, les rires ont à nouveau fusé, comme pour monter qu´au fond, l´extraordinaire et le réel peuvent être liés.

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Georges Braque : Oiseau et son ombre I ( 1959 )

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