18 août 2009
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10:12
Cher Papa,
Voilà bien longtemps que je ne t´ai donné de mes nouvelles. Environ dix mois. Je ne t´oublie pas ; mais je trouve désormais inutile de solliciter trop souvent ton attention. Sache simplement que tu es en mes pensée tous les jours dès mon réveil.
Reçois pour commencer cet haïku :
De là où tu es,
ne cherche pas à répondre.
Le silence apaise.
Outre ce petit poème pas seulement écrit à ton attention, reçois aussi la description de ma journée d´hier que j´ai vécue en famille. Elle était d´une simplicité magnifique et merveilleusement symbolique : c´était le premier jour d´école de Tiril, ton arrière-petite-fille et déjà grande fille. À ses côtés se trouvaient son papa Nicolaï et sa maman Pia. Ils avaient convié toute la famille à venir les accompagner. C´est un tradition norvégienne que je trouve très belle : assister l´enfant qui commence l´école obligatoire et souligner de la sorte l´importance que sont les apprentissages fondamentaux tels que la lecture, l´écriture et le calcul ; - ainsi que le devoir, comme l´a souligné dans son discours d´accueil le directeur de l´école, de savoir écouter et respecter l´autre.
Le temps était magnifique. Un doux soleil chauffait l´air alentour. Les arbres, centenaires derrière nous tous rassemblés, bruissaient très légèrement à la brise et au vent de ce 17 août pas tout à fait comme les autres.
Le directeur de cette petite école publique d´un peu plus de 220 élèves a été à la hauteur. Son accueil simple et chaleureux a commencé à 12 heures précises. Comme cela se fait dans toutes les écoles de Norvège, il a appelé par leur nom un à un tous les élèves et leur a serré la main. Il était placé au milieu d´une petite aire circulaire de belles dalles de pierre qui, je crois, représentait l´agora grecque, lieu où il y a plus de deux mille ans se réunissait l´assemblée des citoyens. Hors du cercle, - et donc sur un autre plan que lui - , devant tous les enfants et leurs parents réunis, se tenaient les enseignantes, responsables des deux nouvelles classes.
À gauche, celles de la classe A1 dans laquelle Tiril a été admise ; à droite, les deux autres enseignantes de la classe 1B. Nous étions devant elles et le directeur, et attendions sagement l´appel du nom de l´enfant pour qui chacun de nous était venu.
L´appel terminé, nous avons tous été conviés à suivre les deux enseignantes responsables de chaque classe. Celles de Tiril s´appelaient Christine et Anila. Et, une fois dans la classe,
chaque nouvel élève
a eu pour première tâche d´entourer à la craie son nom écrit au tableau. Les oncles, grand-parents et autres relations sont ensuite sortis pour laisser les seuls père et mère et leur enfant. Thea, la petite soeur de Tiril, était déjà dehors avec sa grand-mère maternelle Bulle. Nous les avons rejoints, Erik, Toril et moi.
Je trouve cette prise en charge, pour un premier jour d´école, tout simplement magnifique. Je suis sûr que si tu avais survécu, tu aurais aimé assister à une telle cérémonie lorsque moi-même j´ai commencé l´école.
Tu es dans mes pensées.
Tu ne trouveras aucune photo de Tiril. Cela est fait exprès. Il faut être prudent. Je ne tiens pas à ce qu´un détraqué manipule sa photo. Retiens cependant ceci : le regard de Tiril est celui d´une petite fille délurée. Elle raconte à merveilles les histoires de princesses ou de voleurs que lui lisent son papa ou sa maman avant qu´elle ne s´endorme le soir.
Je t´embrasse affectueusement,
Ton fils Bernard devenu grand-père
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[Photo 1 : Parents rassemblés dans la cour de l´école Nedre Bekkelaget à Oslo ; photo 2 : le directeur Leif Husjord ; photo 3 : Christine devant sa classe ]
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Lien possible : - Lettre 4
Voilà bien longtemps que je ne t´ai donné de mes nouvelles. Environ dix mois. Je ne t´oublie pas ; mais je trouve désormais inutile de solliciter trop souvent ton attention. Sache simplement que tu es en mes pensée tous les jours dès mon réveil.
Reçois pour commencer cet haïku :
De là où tu es,
ne cherche pas à répondre.
Le silence apaise.
Outre ce petit poème pas seulement écrit à ton attention, reçois aussi la description de ma journée d´hier que j´ai vécue en famille. Elle était d´une simplicité magnifique et merveilleusement symbolique : c´était le premier jour d´école de Tiril, ton arrière-petite-fille et déjà grande fille. À ses côtés se trouvaient son papa Nicolaï et sa maman Pia. Ils avaient convié toute la famille à venir les accompagner. C´est un tradition norvégienne que je trouve très belle : assister l´enfant qui commence l´école obligatoire et souligner de la sorte l´importance que sont les apprentissages fondamentaux tels que la lecture, l´écriture et le calcul ; - ainsi que le devoir, comme l´a souligné dans son discours d´accueil le directeur de l´école, de savoir écouter et respecter l´autre.
Le temps était magnifique. Un doux soleil chauffait l´air alentour. Les arbres, centenaires derrière nous tous rassemblés, bruissaient très légèrement à la brise et au vent de ce 17 août pas tout à fait comme les autres.
Le directeur de cette petite école publique d´un peu plus de 220 élèves a été à la hauteur. Son accueil simple et chaleureux a commencé à 12 heures précises. Comme cela se fait dans toutes les écoles de Norvège, il a appelé par leur nom un à un tous les élèves et leur a serré la main. Il était placé au milieu d´une petite aire circulaire de belles dalles de pierre qui, je crois, représentait l´agora grecque, lieu où il y a plus de deux mille ans se réunissait l´assemblée des citoyens. Hors du cercle, - et donc sur un autre plan que lui - , devant tous les enfants et leurs parents réunis, se tenaient les enseignantes, responsables des deux nouvelles classes.
À gauche, celles de la classe A1 dans laquelle Tiril a été admise ; à droite, les deux autres enseignantes de la classe 1B. Nous étions devant elles et le directeur, et attendions sagement l´appel du nom de l´enfant pour qui chacun de nous était venu.
L´appel terminé, nous avons tous été conviés à suivre les deux enseignantes responsables de chaque classe. Celles de Tiril s´appelaient Christine et Anila. Et, une fois dans la classe,
chaque nouvel élève
a eu pour première tâche d´entourer à la craie son nom écrit au tableau. Les oncles, grand-parents et autres relations sont ensuite sortis pour laisser les seuls père et mère et leur enfant. Thea, la petite soeur de Tiril, était déjà dehors avec sa grand-mère maternelle Bulle. Nous les avons rejoints, Erik, Toril et moi.
Je trouve cette prise en charge, pour un premier jour d´école, tout simplement magnifique. Je suis sûr que si tu avais survécu, tu aurais aimé assister à une telle cérémonie lorsque moi-même j´ai commencé l´école.
Tu es dans mes pensées.
Tu ne trouveras aucune photo de Tiril. Cela est fait exprès. Il faut être prudent. Je ne tiens pas à ce qu´un détraqué manipule sa photo. Retiens cependant ceci : le regard de Tiril est celui d´une petite fille délurée. Elle raconte à merveilles les histoires de princesses ou de voleurs que lui lisent son papa ou sa maman avant qu´elle ne s´endorme le soir.
Je t´embrasse affectueusement,
Ton fils Bernard devenu grand-père
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[Photo 1 : Parents rassemblés dans la cour de l´école Nedre Bekkelaget à Oslo ; photo 2 : le directeur Leif Husjord ; photo 3 : Christine devant sa classe ]
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Lien possible : - Lettre 4