29 juin 2009
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Il est des oeuvres qu´il m´est difficile d´aborder. Celle de Marina Tsvetaeva en fait partie. Entre sa poésie, son carnet et ses lettres enflammées à de très nombreux correspondants, poètes ou non, je ne sais ce qu´il convient de privilégier. Il est sûr que pour elle tout était mots, même si ceux en poésie étaient pour elle premiers.
Pour l´heure je retiendrai un extrait d´une lettre de 1926 envoyée à Rainer Maria Rilke alors qu´elle vivait en France et lui en Suisse :

"Quand je mets les bras autour du cou d´un ami, c´est naturel ; quand je me raconte, ça ne l´est déjà plus (même pour moi !). Et quand j´en fais un poème, cela redevient naturel. Donc, l´acte et le poème me donnent raison. L´entre-deux me condamne. C´est l´entre-deux qui est mensonge, pas moi. Quand je rapporte la vérité (les bras autour du cou), c´est un mensonge. Quand je la tais, c´est la vérité. Un droit intime au secret. Cela ne regarde personne, même pas le cou autour duquel j´ai noué mon bras.
[Traduction : Lily Denis]