De Salah Stétié, je ne sais presque rien, sinon qu´il est poète, Arabe et chrétien, Libanais polyglotte. Ses mots ont pour objet, comme l´écrit Yves Bonnefoy, poète et critique, de dépasser l´impression fugitive. Je préfère me taire, le connaissant trop peu. Je citerai simplement, pour le faire connaître, ces quelques vers bien sertis, extraits du recueil Fluidité de la mort, publié il y a peu chez fata morgana, à huit cents exemplaires :
Hier, les fruits
Temps de ma vie au crible de la pluie
Mon arbre, mon visage
L´herbe de mon visage au crible de la pluie
Dans un pays de tombereaux limpides
Débarrassés de toute utilité du vent
Source est la vie au crible de la pluie
Ton visage avec ses trainées de terre
Plusieurs de nous sont les fils de la parole
Ô maître des voyages
Maître de ma pensée qui dans mes yeux regardes
Les violettes inoubliables de la vie
Au plus pur du soleil tes servantes respirent
Lumière et feu lampes de leur visage
Ô rose inusitée de ce jardin
Tes servantes respirent
Elles sont amour et larmes
Et nous debout, nos corps obtus aveugles,
Et, face à nous, cette avalanche de fruits
Salah Stétié, "Hier, les fruits" in fluidité de la mort, fata morgana, 2007
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