Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
26 août 2007 7 26 /08 /août /2007 05:44

Le Petit Robert nouveau 2008 est arrivé (2837 pages, 59 €). Il vaut sont pesant de mots nouveaux : 400 environ. On y trouve les plus récents anglicismes devenus universels comme les mots puisés dans la littérature francophone de tous les horizons : Belgique, Luxembourg, Suisse, Afrique, Québec et Antilles. Pierre Assouline, dans sa récente chronique intitulée "De quoi se miner le plot",  en a cité quelques uns. Je ne vais pas les répéter ici.

La première édition de Petit Robert date de 1967. Mon exemplaire datait de 1970. C´est dire sa vétusté, ou plutôt son caractère osbolète. Je suis loin d´être féru d´informatique, mais je ne peux ignorer sans dommages les hypertexte, cookies, booster et spam si je veux améliorer l´évolution de mon blog rank. N´ayant pas non plus l´édition revue et augmentée de 1993, j´avais donc recours aux divers dictionnaires que l´on peut trouver sur le net, notamment Lexilogos. Mais lire la seule définition me laisse sur ma faim. J´ai besoin de connaìtre l´étymologie, l´estimation de la première date écrite du mots, et plus enccore les citations d´écrivains plus récents que Bernardin de Saint-Pierre ou Anatole France pour illustrer la définition du mot. Je me suis donc fendu de 59 €, sans compter les frais de port, pour me faire livrer à domicile la dernière édition, celle de 2008. Je ne l´ai que depuis un petit mois. Je ne le regrette pas.

J´ai trouvé les anglicismes informatiques que je commence enfin à comprendre. La préface de 1993, qui date déjà, en donne quelques uns. Elle explique également la formation des plus compliqués d´entre eux par ce que les linguistes appellent l´acronymie; plus besoin de se casser la tête : le  blog. s´y trouve. Les dernières pages sont plus qu´instructives : elles citent un certain nombre de locutions et allusions familière passées dans la langue courante comme se faire une toile ou des slogans dont on ne sait plus très bien d´où ils viennent comme touche pas à mon pote. Je révèle par ces exemples que je ne suis pas tendance : je suis hors saison.

Quelques petits regrets : je n´ai pas trouvé autologue pour désigner le type de transfusion sanguine - et donc de dopage - que pratiquent certains sportifs quand ils utilisent leur propre sang; ni le sympathique bouscateur pour moteur de recherche. Kamichi non plus. Kami quoi ? Il était dans mon vieil exemplaire sale et déchiré de 1970 : grand oiseau noir échassier d´Amérique du Sud, mot indien du Brésil, 1741. On le trouve notamment dans Buffon. Je trouve un peu dommage qu´on l´ait supprimé. Je n´ai pas non plus trouvé airial qu´utilise avec bonheur Jean-Paul Kaufmann dans La maison de retour ( NiL-éditions, 2007 ) : ni jardin ni parc, un airial désigne dans les Landes un espace vaguement engazonné, non clôturé, peuplé d´arbres centenaires. Soyons patient. Mais j´ai aimé trouver souillarde, avec une citation de Perec.

Je dois faire part d´une immense déception, toute personnelle il est vrai : emmerdant est toujours daté de la fin du XIXe siècle. Quelle erreur ! J´ai découvert depuis plus de vingt ans que cet adjectif est bien plus ancien. On le trouve dans une lettre que Flaubert écrit à son ami Ernest Chevalier le 28 septembre 1834. Il a treize ans. Si le Flaubert d´alors l´écrit de sa province, c´est que le mot existe depuis belle lurette dans le vocabulaire francois. J´aimerais qu´un lexicographe du futur le  mentionnât, que la citation soit tronquée ou non : " Voici la rentrée qui t´arrive avec son air emmerdant et guindé". Ce serait rendre justice à cet énhaurme homme-plume qu´est  Flaubert, pourfendeur  comme on sait des idées chic et recues, que de citer son tonitruant emmerdant de gamin de 13 ans. Ce même Flaubert qui écrivait : " Je voudrais que la grammaire soit au diable et non pas fût ". Comme l´écrit Alain Rey dans sa postface de 2006, " le francais le mérite ".

P.S. Alain Rey n´a pas modifié la définition du mot décolonisation. Il a bien fait.

 

 

 

Partager cet article

Repost0

commentaires

R
Je l'ai acheté, mais sans savoir qu'il y avait matière à débat : le précédent que j'avais était simplement insuffisant. Ce dictionnaire oblige les nations francophones à respecter ce qu'il énonce, alors qu'il est édité à Paris. On a eu la bonté de faire entrer des mots et expressions originaires des pays francophones étrangers, du coup. C'est plutôt amusant. Cette manière de concevoir le langage est somme toute assez étatique.
Répondre

Présentation

  • : Souvenirs et impressions littéraires
  • Souvenirs et impressions littéraires
  • : Souvenirs et impressions littéraires (d´un professeur retraité expatrié en Norvège)
  • Contact

Recherche