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30 août 2006 3 30 /08 /août /2006 07:51

C´est de mémoire que je ferais le bilan des présidences de la Ve République. Je pourrais bien sûr consulter des historiens ou lire des bilans sur internet, mais ce qui m´interesse, c´est ce qui reste simplement en mémoire, sans rien vérifier.

Francois Mitterrand, premier Président socialiste de la Ve République et jusqu´à présent le seul, est resté 14 ans au pouvoir de 1981 à 1995 . Pour une démocratie occidentale, c´est énorme. Ce n´est pas pour rien que l´on a parlé de monarchie mitterrandienne. Du premier septennat, il reste les mesures sociales des premiers mois qui ont suivi son élection: la semaine de 39 heures, la cinquième semaine de congés payés, l´augmentation du SMIC (Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance), mesures auxquelles il faut ajouter une mesure symbolique spectaculaire qui n´a pas coûté un sou: l´abolition de la peine de mort défendue par son ministre de ja justice et garde des sceaux, Robert Badinter. A cela, il faut ajouter la décentralisation conduite en 1982 et 1983 par son ministre de l´Intérieur et maire de Marseille, Gaston Deferre. Je ne compte pas les dévaluations du Franc et la politique de rigueur commencée en 1982 et poursuivie en 1983 comme des mesures positives à mettre dans le bilan, mais ce sont bien des mesures économiques avec lesquelles il faut compter. Pour le second mandat, je ne me rappelle rien... Ce qu´on a appelé la cohabitation y est sans doute pour quelque chose. Quant à l´ensemble des deux septennats., je vois à mettre au bilan la construction de grands bâtiments comme la Pyramide du Louvre par un architecte sino-américain utilisant le verre pour mettre en valeur la pierre du Palais du Louvre;  l´Arche de la Défense par un architecte danois; La Grande Bibliothèque dite Bibliothèque Mitterrand; et pour finir, les bâtiments du nouveau Ministère des Finances.

Que restera-t il des 12 ans du Président Jacques Chirac ? Rien ! Ou en tout cas pas grand chose... En tout cas, des "couacs" retentissants... Lors du septennat de 1995 à 2002, je ne retiens qu´une mesure, qui est de nature politique et qui est un échec: la dissolution de l´Assemblée Nationale. Elle avait pour objectif de renforcer sa majorité présidentielle et lui permettre d´avoir plus de coudées franches en Europe, et elle a abouti à donner la victoire législative à la gauche et de devoir nommer comme Premier ministre le Secrétaire Général du Parti Socialiste Lionel Jospin ! Il y a bien l´institution des 35 heures, mais c´est une décision qui n´est pas à mettre au profit du Président de la Répiblique, ni même du Premier ministre Lionel Jospin, mais à l´acharnement du ministre de Travail Martine Aubry. Quant au quinquennat, qui n´est pas terminé, je ne vois que des échecs: le non de la majorité des Francais au referendum sur le projet de constitution européenne conduite par l´ancien Président de la République Valéry Giscard d´Estaing; la crise des banlieues et les violences urbaines qui ont secoué la France pendant près de deux mois ainsi que le rejet par la rue du CPE (Contrat Première Embauche) proposé par son Premier ministre Dominique de Villepin. Quel bilan dérisoire !

Venons-en à De Gaulle, premier Président de la Ve République de 1958 à 1969. La première mesure à mettre à son actif est la fin de la guerre d´Algérie en 1962 et l´indépendance de cette même Algérie ainsi que le processus de la décolonisation commencé dès 1960 pour l´ensemble des anciennes colonies francaises et divers protectorats; la reconnaissance de la Chine communiste de Mao Tsé Tung; l´entrée de la France dans le club fermé des puissances nucléaires; son opposition à l´OTAN et aux Américains; et évidemment, sur le plan intérieur, une nouvelle constitution renforcant d´autant plus le pouvoir exécutif qu´il introduisit en 1962 l´élection du Président de la République au suffrage universel par referendum. Toutes ces mesures concernent donc le domaine de la politique étrangère. Sur le plan économique et social, en revanche, je ne retiens rien. Mais à ce bilan somme toute positif sur le plan de la place de la France dans le monde, j´ajouterais un certain nombre de bons mots:  en premier lieu, le "Je vous ai compris" prononcé lors d´un discours en Algérie pour préparer les Francais de France et d´Algérie à l´idée de l´Algérie algérienne; le " Vive le Québec libre" prononcé au Québec également lors d´un discours; le "machin" pour désigner  l´ONU (l´Organisation des Nations Unies);  et sur un autre plan, le non moins célèbre "chienlit" pendant les événements de mai 1968. Me revient également un dernier discours, mais cela est plus diffus, c´est celui de Bandoung (?) sur l´émergence des pays en voie de développement et qu´on appelait encore "pays du Tiers Monde".

Pour Georges Pompidou, Président de la République de 1969 à 1974, il a peu de choses à dire: je ne vois qu´un bàtiment..., un Musée d´Art contemporain, le Centre Beaubourg appelé également Centre Pompidou; et l´aménagement de voies rapides sur les berges de la Seine à Paris. Mais sur le plan de la politique intérieure, je ne vois absolument rien. Quant à la politique extérieure, je ne vois qu´une chose: le "oui" de la France pour l´entrée de la Grande Bretagne dans ce qu´on appelait alors le Marché Commun  Mais cela ne concerne pas vraiment la France mais plutôt les pays concernés dont la Grande Breatagne et le Danemark. Quel était le troisème pays ? Mystère...Quant au quatrième, íl s´agissait de la Norvège, mais elle a voté "non" par referendum en septembre 1972 !

Reste la présidence de Valéry Giscard d´Estaing, de 1974 à 1981. Son bilan est plus positif. Il y a d´abord une réforme électorale qui a abaissé le droit de vote à 18 ans. Il y a surtout la réforme de l´avortement libre appelée IVG ( Interruption Volontaire de Grossesse) défendue courageusement par son ministre de la Condition féminine Simone Veil. Mais qu´en est-il de la politique économique et financière? Qu´en est-il de la politique sociale ? Qu´en est-il enfin du domaine de la politique étrangère ? C´était un ministre de l´Economie et des Finances jeune et dynamique sous le Général de Gaulle qui avait pour ambition de réformer la France en profondeur lorsqu´il serait Président de la République. Un septennat ne lui suffisait pas. D´où son désir de briguer un second mandat. Il faut croire que le faible bilan du premier septennat est autant la cause de son échec que les "110 propositions de la France" de son adversaire socialiste à l´élection présidentielle de 1981,  Francois Mitterrand.

Récemment un sondage d´opinions a mis en évidence que les Francais considéraient que Francois Mitterrand avait été le meilleur Président de la Ve République. On aurait pu penser qu´ils choisiraient plutôt le Général de Gaulle, étant donné son prestige historique acquis pendant la Seconde Guerre mondiale. A y bien réfléchir, ce choix est juste et judicieux car il met en avant la préoccupation des Francais pour leur vie de tous les jours. 

La prochaine élection présidentielle aura lieu dans 9 mois, en avril 2007. Les prétendants sont nombreux, de l´extrême droite à l´extrême gauche, même s´il y a encore peu de candidats officiels. Mais sur quels projets ? Avec quels programmes ? Est-ce que quelqu´un ou quelqu´une aurait une quelconque "vision" pour la France? Personne ! Comment s´étonner dès lors que les Francais se détournent de la politique... .

 

 

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