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26 avril 2007 4 26 /04 /avril /2007 01:52

[ Montaigne : "Nostre présomption et vanité ]

Il y a un an jour pour jour, je signalais par une citation de Simone de Beauvoir la prise de ma retraite. J´avais intitulé l´extrait de deux mots pris au tout début de son texte : "Jamais plus". C´était un courriel, n´ayant pas encore commencé d´écrire journellement ou presque dans un blog. Autres temps, autres moeurs. Deux de mes amis avaient aussitôt réagi, puis à nouveau deux autres, autant pour me souhaiter bon anniversaire que pour dénoncer le côté morbide, dépressif et "démodé" de la prénommée Simone. Je tiens en ce jour anniversaire à renouveler la tradition par une nouvelle citation. De Montaigne. Encore plus "démodée", donc. Le titre, comme il y a un an, est également emprunté à son texte, quoiqu´il vienne  d´une citation d´Horace... Je juge néanmoins cette citation nouvelle moins morbide. Autres temps, autres moeurs : "Les ans, dans leur marche..."

 

"J´ai au demeurant la taille forte et ramassée ; le visage non pas gras, mais plein ; la complexion entre le jovial et le mélancolique, moyennement sanguine et chaude (...), la santé forte et allègre, jusque bien avant mon âge rarement troublée par les maladies. J´étais tel ; car je ne me considère pas à cette heure que je suis engagé dans les avenues de la vieillesse, ayant piéca franchi les quarante ans :  Minutatim vires et robur adultum / Frangit, et in partem pejorem liquitur aetas ( = Peu à peu, l´âge brise les forces et la vigueur de l´âge mûr, et se résout en décrépitude, Lucrèce, II, 1131 ). Ce que je serai dorénavant, ce ne sera plus qu´un demi-être, ce ne sera plus moi ; je m´échappe tous les jours et me dérobe à moi : Singula de nobis anni praedantur euntes ( = Les ans, dans leur marche, nous dérobent toutes choses, une à une, Horace, Ep., II, ii, 55).

D´adresse et de disposition, je n´en ai point eu ; (...)  de la musique, ni pour la voix, que j´y ai très inepte, ni pour les instruments, je n´y ai pu acquérir qu´une bien fort légère et vulgaire suffisance ; à nager, à escrimer, à voltiger et à sauter, nulle du tout. (...)

Mes conditions corporelles sont, en somme,  très bien accordantes à celles de l´âme. Il n´y a rien d´allègre : il y a seulement une vigueur pleine et ferme. Je dure bien à la peine : mais j´y dure si je m´y porte moi-même, et autant que mon plaisir  m´y conduit , Molliter austeraum studio fallente laborem ( = L´ardeur trompant doucement la peine sévère, Horace, Sat. II, ii, 12). Autrement, si je n´y suis pas alléché par quelque plaisir, et si j´ai autre guide que ma pure et libre volonté, je n´y vaux rien. Car j´en suis là que, sauf la santé et la vie, il n´est chose  pour quoi je veuille ronger mes ongles et que je veuille acheter au prix du tourment d´esprit et de la contrainte (...) extrêmement oisif, extrêmement libre, et par nature et par art. (...)

J´ai une âme toute sienne, accoutumée à se conduire à sa mode. N´ayant (...) à cette heure ni commandant ni maître forcé. j[e] march[e] aussi avant et le pas qu´il m[e plaît] : cela m´a amolli et rendu inutile au service d´autrui, et ne m´a fait bon qu´à moi. Et pour moi, il n´a été besoin de forcer ce naturel pesant, paresseux et fainéant . (...)

Je n´ai eu besoin que de la suffisance de me contenter, qui est pourtant un règlement d´âme, à le bien prendre, également difficile en toute sorte de condition, et que par usage nous voyons se trouver plus facilement encore en la nécessité qu´en l´abondance ; d´autant à l´aventure que, selon le cours de nos autres passions, la faim des richesses est plus aiguisée par leur usage que par leur disette, et la vertu de la modération plus rare que la patience. Je n´ai eu besoin que de jouir doucement des biens que Dieu par sa libéralité m´avait mis entre les mains. Je n´ai goûté aucune sorte de travail ennuyeux. Je n´ai eu guère en maniement que mes affaires ; ou, si j´en ai eu, ç´a été en condition de les manier à mon heure et à ma façon, commis par gens qui s´en fiaient à moi et qui ne me pressaient pas et me connaissaient. Car encore tirent les experts quelque service d´un cheval rétif et poussif.

Mon enfance même a été conduite d´une facon molle et libre, et exempte de sujétion rigoureuse. Tout cela m´a formé une complexion délicate et incapable de sollicitude:" - II, xvii, De la présomption

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Je me permets deux additifs. Oisif est pris au sens étymologique : "qui travaille pour soi". J´ai aussi modifié deux temps de verbes signalés entre crochets.

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5 mars 2007 1 05 /03 /mars /2007 14:13

Un ami qui me valait sûrement du bien m´a fait récemment remarquer que mon établissement en Norvège lui faisait penser à de l´exotisme. Rien n´est plus faux en ce qui me concerne. J´ose affirmer que ce n´était pas non plus le cas quand je suis allé pour la première fois dans ce pays en 1965. J´ai découvert alors en 12 ou 15 jours un mode de vie, des habitudes et un rythme autres que ceux dont j´avais l´habitude. Ils n´étaient en rien exotiques.

Il en a été de même lors de mon premier premier voyage à l´étranger. Je devais avoir 12 ou 13 ans, et j´avais commencé à apprendre l´allemand comme seconde langue étrangère  Ma mère était veuve de guerre. Pour moi, mon père était un inconnu.  Son corps a sans doute été jeté dans la fosse commune du camp de concentration de Gandersheim, celui qu´a décrit Robert Antelme dans L´espèce humaine, que Malraux considère comme le seul ouvrage sur l´horreur nazie qui soit autre chose qu´un témoignage de plus; celui-là même dont parle Catherine Henri dans ses "petites lecons de littérature au lycée" intitulé De Marivaux et du loft  ( P.O.L éditeur, 2003 ). Avec raison, personne ne m´a dit en 1956 ou 57, alors que j´avais 12 ou 13 ans, que je désirais aller en Allemagne par exotisme. Je ne sais ce que j´ai dit à ma mère pour la convaincre de me laisser partir, je ne sais pas non plus les mots qu´elle a pu trouver auprès de mon professeur d´allemand d´alors, mais elle su surmonter son étonnement et ses réticences pour aller le trouver, et lui parler de mon désir. Je suis encore en admiration devant le  doigté de ce professeur qui a trouvé pour elle et pour moi une famille allemande dont le père et le mari , officier d´aviation, avait recu l´ordre de continuer coûte que coûte à voler, alors qu´il demandait à atterir  d´ urgence. Il n´a pas eu le temps comme le mien de voir son fils naître. Je crois profondément qu´il n´est pas totalement inutile, parfois, de se retourner derrière soi pour savoir où l´on va.

Je connais un peu Marguerite Duras, celle qui en 1944-45, avait encore pour mari Robert Antelme.  Je ne crois pas que sa mère soit partie en Indochine pour accompagner son mari d´instituteur par exotisme.

Faisons un voyage en sens inverse en compagnie d´un écrivain que je commence à connaître un peu, un certain Henrik Ibsen. Il n´a pas vécu 27 ans à l´étranger, dont l´Italie, par simple exotisme.

Remontons encore plus loin. Montaigne sillonnait sans doute en partie les routes de France, d´Allemagne et d´Italie pour "essayer les eaux" afin de trouver le remède qui lui permettrait de ne plus souffrir de la maladie de la pierre, - et en même "se distraire et s´instruire" ; mais c´est ainsi qu´il se trouve ; comme plus tard Descartes en Hollande. Et quand Montaigne revient plein d´usage et raison, ( pour citer l´autre ), il s´approfondira par la lecture, - voyage cette fois intérieur -, en annotant toute sa vie les livres de sa "librairie".

Aujourd´hui, des voyages organisés vous propose Budapest, Vienne et Prague en 10 jours, y compris une croisière sur le Danube ; ou la Thaïlande gagnée en quelques heures par dessus les décalages horaires. Exotisme garanti.  Michel Houellebecq, que je ne déteste pas, y trouve des thèmes d´inspiration, et ses personnages fréquentent les bordels comme s´ils étaient des évadés de prison. Bien. Malraux, dans les années 1920, est allé sur les terres d´Extrême Orient.  Il a mis quelque temps pour y aller ; il a mis aussi du temps pour en revenir, ayant dû passer quelque temps en prison. Sa femme Clara, une demoiselle Goldschmidt de naissance, a su remuer ciel et terre et obtenir l´appui de quelques intellectuels de France dont André Gide, pour obtenir sa libération. Il a mis ensuite plusieurs années à écrire son cycle Extrême-oriental Les Conquérants, La Voie royale et la Condition humaine. Pour Malraux, l´enfance serait un "abominable tas de secrets". Belle phrase à l´emporte-pièce comme les aimait Malraux. Mais je ne crois pas qu´il soit parti vers l´Extrême-Orient par simple goût de l´exotisme. Sans qu´il veuille se l´avouer, il est peut-être aussi parti pour prendre du large face à l´ univers étriqué de son milieu de famille de banlieue, composé de trois femmes : sa mère, sa tante et sa grand-mère ; et sans doute aussi pour compléter les rayonnages de la bibliothèque municipale de cette même banlieue. Il n´est pas impossible, comme pour Rimbaud, "que les branches et la pluie se jettent à la croisée de la bibliothèque". ( Enfance ).

Pour beaucoup, les rêves d´enfant et d´adolescent resteront des velléités de songe-creux. Il n´est pas donné à tout à tout le monde de vivre et mourir pour un idéal comme le font les personnages romanesques de Malraux. Mais pour beaucoup de ses lecteurs, il peut en être autrement : vivre leur engagement et leur mort par procuration ; avant de comprendre que la lecture du prix Nobel de littérature 1985 qu´est Claude Simon, certes plus difficile à lire, permet à chacun d´entre nous d´approcher l´humble vérité de plus près. Comme Malraux, Claude Simon s´est trouvé du côté des républicains espagnols en 1936 avec Le Palace, puis à cheval face aux chars allemands en 1940 sur La Route des Flandres. Il y revient encore devant une branche d´Acacia vert cru ; et encore et encore dans Le Jardin des Plantes.

Il est possible que tout ce qui précède soit de vulgaires digressions, voire des détours inutiles. On peut aussi y voir des gammes, peut-être même des variations. Par souci de conclure, j´ai supprimé tout un paragraphe sur Flaubert et sur son Voyage en Orient, que l´on peut désormais lire dans une édition non caviardée ( Voyage en Egypte, dans l´édition établie et annotée de Pierre-Marc de Biasi, Grasset et Fasquelle, 1991; ou Voyage en Orient, dans l´édition Folio 2006 No XXX ( cf. Aristote ), annotée par Claudine Gothot-Mersch ). Mais il y a incontestablement des liens entres elles (les digressions ) et eux ( les détours ). Mon père a quitté sa famille à 16 ans pour sillonner les mers du monde. Je ne crois pas qu´il cherchait le vent du large par simple désir d´exotisme, mais plutôt pour obéir à un appel au sens où Ibsen emploie ce mot. "N´importe, gris oiseau de mer, chevauche haut et sauvage le cheval de Rán"  ( Cri de mouettes,  poème d´Ibsen ).

Dernière saute d´humeur : Maurice Barrès enracine l´individu dans la terre où il est né. Il prendra parti contre Dreyfus et se fera l´apôtre du "racinement". André Gide lui fera remarquer que la pousse transplantée d´un arbre dans une terre étrangère peut tout aussi bien monter très haut. Comme le jet d´un acacia.

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26 décembre 2006 2 26 /12 /décembre /2006 09:17

Vivant seul, j´ai la télévision allumée à peu près toute la journée, même si le son n´est qu´en sourdine. J´ai ainsi l´impression d´avoir une présence à mes côtés. La publicité est quasi absente sur la chaîne nationale NRK, à part quelquefois pour le lait., boisson dite saine et soutenue par l´Etat, manière comme une autre de soutenir l´agriculture déficitaire et donc largement subventionnée ; ou pour encourager les téléspectateurs à payer dans les délais prescrits leur redevance.

La publicité est en revanche à tout instant présente sur la seconde chaîne TV2, commerciale et donc concurrente de l´autre. La chaîne n´est certes pas responsable des spots publicitaires des marques ; je ne peux donc l´incriminer. Mais ce qui me laisse pantois, c´est de voir que la violence appararaît de plus en plus dans les arguments avancés, même si l´humour n´est pas absent.

[ Coup de poing remontant ou argument frappant ]

Le journal tabloïde Dagbladet n´est certes plus ce qu´il était. De culturel et social-démocrate bien informé, il est devenu populaire et quelque peu populiste comme son concurrent VG, parlant désormais beaucoup plus des petits travers ou des gaffes des politiques dans le vent, -- ainsi que des divorces ou mariages des stars du show business --, que de politique nationale informative sujette à débats nationaux. Mais l´image de l´homme politique qui se veut à la page n´est pas absente dans les spots publicitaires. Qu´on en juge par l´exemple suivant.

Un homme encore assez jeune et maître de ses moyens, cheveux courts et bien ordonnés, des lunettes jeune-cadre-dynamique sur le nez, rend visite, avec sa suite de conseillers, à des retraités d´une institution qui, bien sûr, ont toujours leur carte d´électeurs. Il sourit devant chaque petit vieux bien propret, enlève ses lunettes pour distinguer de près ce que chaque petit vieux fait, cligne des yeux, serre des mains, mais après chacune de ses approches, une mimique imperceptible laisse percevoir son impatience et un certain dégoût de se plier à cette mascarade. A un moment donné, il s´essuie franchement le visage puis les mains à une serviette qu´un de ses collabarateurs lui tend, et ne peut cacher sa fatigue et son ennui : son hypocrisie ne fait plus aucun doute. Une digne grand-mère gifle alors de toute sa force le politicien. La satisfaction de celle-ci est immense, et la publicité du journal martèle aussitôt : "Dagbladet, un journal aux arguments frappants". Comme si un journal pouvait convaincre en giflant ses sympathisants ou adversaires politiques. Curieux argument que je ne peux accepter du journal qui se veut le premier du pays pour le nombre de ses lecteurs.

Noël est passé depuis deux ou trois jours. C´est encore pour quelques-uns une fête religieuse et chrétienne. C´est pour la plupart une fête familiale pendant laquelle l´enfant est roi pour ne pas dire tyran. C´est aussi depuis longtemps une fête largement commerciale. Faut-il pour autant utiliser la violence, même humoristique, pour convaincre l´acheteur ?

Une femme coiffée d´un bonnet rouge à pompon et liseré blanc de Père Noël, donne un cadeau en faisant une prise de karaté ( ou de judo ? ) a un homme qui passe ainsi par dessus son épaule et se retrouve à terre en se massant les reins. L´homme à terre ne proteste pas, semble même sourire, tandis que la femme sourit d´un large sourire de contentement, triomphante et sûre d´elle-même. Est-ce la meilleure manière de donner un cadeau ? La violence que la société a largement perpétuée durant des siècles envers les femmes doit-elle être retournée de cette manière, même si cette manière se veut caricaturale et humoristique ? Croit-on réellement que ce spot publicitaire de quelques secondes où une femme de nos jours jette un homme à terre sera un argument sérieux de vente ou d´achat ? Mystère.

La violence dans les films de toutes sortes et aux informations est largement répandue. Elle n´est pas absente à l´école parmi les jeunes adolescents et même les enfants des classes primaires. Faut-il pour autant qu´elle fasse son entrée dans la publicité télévisée pour convaincre tous ces jeunes au pouvoir d´achat de plus en plus élevé, d´acheter de plus en plus ? Croit-on qu´elle sera moindre dans les écoles, la rue et les familles quand les journaux, les marques et les produits les plus achetés s´en emparent ? Quand les marques les plus commerciales se croient obligées de suivre la tendance ? J´en doute. Je suis peut-être en train de devenir un vieux ronchonneur solitaire, mais je ne peux me satisfaire de constater que la gifle, la prise de judo et le coup de poing deviennent le dernier argument quand les mots font défaut.

 

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3 septembre 2006 7 03 /09 /septembre /2006 10:35

Je ne sais plus si j´avais 8,10, 12 ou 14 ans, mais j´étais enfant et une scène me revenait souvent alors que j´étais allongé dans mon lit à moitíé endormi, somnolant en tout cas,  un peu comme peut l´être le personnage d´Un homme qui dort de Georges Perec qui ose utiliser le "longtemps je me suis couché de bonne heure" de Proust au début de son livre. Etait-ce un rêve ou était-ce autre chose ?

Je suis dans un pré ou un enclos à l´herbe assez verte. Le ciel est bas, gris, un peu comme du plomb. Je ne suis pas seul. Deux enfants sont là accompagnés d´une femme habillée comme une paysanne et qui marchent calmement vers une barrière de bois brun éraflé. Un peu plus loin, un taureau. Il gratte la terre avec une de ses pattes avant. De son museau incliné vers le sol, sort une légère fumée blanche. Il avance, lentement, en se dirigeant vers les enfants accompagnés de la femme. Il accélère vers eux. Les enfants se retournent. La femme dit quelque chose. Je ne distingue pas ce qu´elle dit, mais je comprends qu´elle demande aux enfants d´accélerer le pas sans cependant courir. Le taureau est devenu menacant, renâclant. Il laboure le sol et semble vouloir charger. Les enfants ont peur. Je ne sais plus s´ils se mettent à courir ou non, mais ils sont maintenant près de la barrière. La femme fait face au taureau. Elle ouvre calmement la claie qui se trouve là, fait passer les enfants et la  referme derrière elle au moment même où le taureau arrive auprès d´eux. Je suis incapable aujourd´hui de savoir où je me trouve, mais cette scène, exemple dit-on d´héroïsme, reste pour moi forte et indélébile.

Beaucoup plus tard, j´ai compris d´où venait cette scène. Ce n´était pas un rêve. Ce n´est pas non une affabulation ou une pure invention de ma part. C´est le souvenir d´une page d´"Un coeur simple", le premier des Trois contes de Flaubert ... .

Enfant, je ne lisais pas, au désespoir de mes parents alors qu´à la maison se trouvait une belle bibliothèque que mon père, grand lecteur, mais que je n´avais pas connu, avait peu à peu constituée..Cette scène m´a-t-elle été lue ? L´ai-je lue moi-même dans un manuel comme un exemple de littérature réaliste à commenter et méditer ? Je ne saurais le dire aujourd´hui. Elle témoigne en tout cas de la force d´un texte d´un véritable écrivain.    

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2 septembre 2006 6 02 /09 /septembre /2006 07:57

Il y a moins d´un mois je me suis inscrit à un cours de recyclage sur le nett ayant pour thème "le nouveau roman francais 1955-1995".

Lorsque j´étais étudiant en France puis en Norvège, j´ai lu avec plaisir La Modification de Michel Butor,  Tropismes et le Planétarium de Nathalie Sarraute, La JalousieAlain Robbe-Grillet, La Route des Flandres de Claude Simon, Moderato cantabile et Détruire, dit-elle de Marguerite Duras, que l´on placait alors dans le groupe des Nouveaux romanciers, et même Jean Ricardou le théoricien du groupe qu´Alain Robbe-Grillet trouve quelque peu stalinien aujourd´hui. Plus tard, j´ai continué à les lire, et j´ai aimé Enfance de Nathalie Sarraute, Le Miroir qui revient et Le Voyageur (Textes, causeries et entretiens, 1947-2001) d´Alain Robbe-Grillet, L`Amant de Marguerite Duras. Mais je n´ai pu finir Histoire et Les Géorgiques de Claude Simon, prix Nobel de Littérature 1985. 

Le désir d´apprendre et d´approfondir est louable, mais pourquoi m´inscrire à ce cours ? Je ne connais pas encore le programme, et réflexion faite, je n´ai guère envie de me replonger dedans. Je me demande maintenant ce que je veux y retrouver. Serait-ce une certaine idée de ma jeunesse ? Sans doute. En même temps, je cherche à me maintenir au courant de la littérature en train de se faire. J´ai découvert sur le Nett le blog de l´écrivain Pierre Assouline que l´on trouve sur le site du journal Le Monde. Il a publé récemment une chronique qui m´a fort intéressée intitulée "Un premier roman sidérant". Elle concerne Les Bienveillantes de Jonathan Littel publié chez Gallimard. C´est, écrit-il, les confessions d´un officier SS, dans le civil industriel de la dentelle. Excellent francophone ( sa mère est francaise) il lit la littérature francaise reconnue et contemporaine de son temps. "C´est un fonctionnaire du crime de masse. Il se croit guidé par la seule recherche de la vérité. Le doute ne l´effleure pas. Ne se sent ni coupable ni responsable". J´ai commandé ce roman qui fait 900 pages... en même temps que Le Tambour de Günter Grass ( sans "h" à Günter !), Nobel de littérature que je ne connais pas encore mais qui a suscité plus que mon intérêt depuis qu´il a révélé qu´il s´était engagé dans les Waffen-SS alors qu´il avait dix-sept ans. Lui qui a été conscience de la gauche pendant des décennies et donneur de lecons de morale à la conscience collective allemande, quelle ironie !

Quand aurais-je le temps de lire et digérer tour ca ? Mystère ! J´ai du pain sur la planche. Littérature quand tu nous tiens....   

 

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24 août 2006 4 24 /08 /août /2006 17:57

Bonjour !

Depuis longtemps je pense écrire un genre de journal intime sur mes lectures et sur l´actualité que je lis sur le net. Mais écrire sur le papier ne m´était pas agréable car je raturais souvent, n ´étant pas sûr des mots à utiliser ou devant toujours me relire. Avec le traitement de texte je peux tout de suite me relire, me corriger, ajouter des lambeaux de phrases au milieu d´une autre phrase et voir la cohérence du paragraphe. Je peux aussi commenter au jour le jour les nouvelles politiques que je lis dans les journaux ou les nouvelles littéraires de ces mêmes journaux. J´ai aussi commencé à lire certains blogs que j´ai trouvés en lisant notamment Le Monde, en particulier ceux d´écrivains français qui suivent l´actualité littéraire; et sans me prendre pour un écrivain ou un journaliste, j´ai envie de me forcer à mettre par écrit régulièrement mes pensées. Et  un peu plus tard, quand plusieurs textes auront été écrits, ouvrir un forum et lire les éventuelles réactions à mes textes.

Voilà pour aujourd´hui. A plus tard ou demain.
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[ Photo prise le 08 juin 2008 ]

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