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11 août 2009 2 11 /08 /août /2009 13:48

Durant mes dix jours passés à Rome fin juillet début août, j´ai beaucoup souffert de la chaleur. Je sais bien pourquoi : c´est que soufflait le sirocco, terrible vent sec et étouffant du sud-est d´origine saharienne et qui fait fuir les Romains qui en ont les moyens.

Je comprends maintenant pourquoi Ibsen, qui a passé 11 ans à Rome, quittait la ville l´été pour gagner au sud les Monts Albains, l´île d´Ischia au nord de la baie de Naples et plus encore la chic station balnéaire d´Amalfi sur la mer Tyrrhénienne.
Je comprends aussi pourquoi l´immense historien et archéologue P.A. Munch (1810-1863), premier protestant à avoir eu accès aux archives du Vatican, - et dont les recherches sur le Moyen-Age ont eu en Norvège une influence aussi considérable que celles de Michelet pour la France -, ait cherché un jour de printemps 1863 particulièrement torride à plonger la tête dans une fontaine pour se la rafraichir. J´ignore comment Sigrid Undset (1882-1949), prix Nobel de littérature 1928, supportait la chaleur de Rome. Mais je peux m´imaginer que son attitude était toute autre. Je chercherai bientôt à m´en rendre compte, ayant dans mes intentions de lire Jenny, roman de 1911 largement autobiographique et qui se passe dans la Rome des artistes norvégiens venus ici pour perfectionner leur art.

Je n´ai pas, comme P.A.Munch, cherché à me plonger la tête dans l´eau rafraichissante d´une fontaine. Mais j´en ai eu plusieurs fois l´envie, tant la chaleur était insupportable. Le bleu du ciel était, dès les premières heures du jour, totalement triomphant. Je n´y ai pratiquement jamais vu le moindre nuage ; et chaque fois ou presque que je levais la tête, je voyais un ciel biblique digne de Raphaël ou de Michel-Ange. L´ intensité de la lumière était alors telle que je me devais de rabaisser rapidement les yeux. Quant aux lieux où les arbres, majestueux, dressaient leurs cimes dans le ciel, le repos n´était cependant pas toujours de mise car les cigales, avec leurs stridulations incessantes et assourdissantes, semblaient vouloir à l´unisson me faire éclater la tête. L´esprit n´en sort pas toujours indemne. C´était comme si le milieu environnant et la pression atmosphérique empêchaient de penser. Je n´avais alors qu´une hâte : regagner mon hôtel, me jeter sur mon lit, et me gaver, à demi nu, de fruits mûrs et juteux, un verre à la main, comme plus de deux millénaires avant moi, le faisait les Romains !

Lien possible : Le khamsin, vent du Nil qu´a décrit Flaubert, semblable au sirocco.

Autres liens : - sur Ibsen l´écrivain
                          - sur P.A. Munch l´historien

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commentaires

B
Bonjour Claude : Merci de cette précision. Mais j´ai aussi une licence de ... géographie !
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C
Bonjour Bernard, en tant que climatologue, je confirme tes dires !!! bonne semaine.Claude
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